17.12.2017

Muriel Pénicaud veut «profiter de la crise pour élever le niveau de compétences dans les entreprises»

«Irma est une opportunité. Nous devons profiter de la crise pour élever le niveau de compétences dans les entreprises», a déclaré à plusieurs reprises la ministre du Travail lors de son déplacement samedi à Saint-Martin. «Les salariés en activité partielle doivent profiter de cette période pour suivre des formations qualifiantes et longues qu’ils n’auraient jamais eu le temps de suivre», complète-t-elle.

Une vision partagée par les employés de l’hôtel Grand Case Beach club, que Muriel Pénicaud a rencontrés samedi matin. «Je veux faire quelque chose de bien pour moi. Je veux pouvoir ouvrir mon propre business si l’hôtel ferme. Je veux aussi pouvoir mieux communiquer avec mes collègues qui parlent espagnol», a confié l’un d’eux. «Je voudrais pouvoir suivre une formation en administration car c’est quelque chose qui me plaît… et peut-être prendre un jour la place du directeur !», a confié une autre salariée.

«Nous avons 26 salariés en formation sur les 29 durant une période de six mois. Nous avons sollicité un centre de formation localement. Des audits personnels de 60 à 90 minutes ont été réalisés avec l’ensemble du personnel afin de détecter les besoins de chacun», explique Lynn Taylor, la directrice d’établissement. Les employés vont suivre un tronc commun de formation défini par l’entreprise puis des sessions selon leurs attentes personnelles.

Pendant cette période, les employés vont percevoir 100 % de leur salaire. L’entreprise perçoit une aide de l’Etat et de l’assurance chômage à hauteur de 7,74 euros par heure sur la base 151 heures mensuelles, ce qui couvre la quasi totalisé d’un salaire équivalant au Smic. Si le salaire est supérieur au Smic, la différence est versée par l’Opca, l’organisme paritaire collecteur agréé. Ce dernier prend en charge l’intégrité de la formation et des frais.

Samedi matin, l’ensemble des Opca se sont engagés devant la ministre à couvrir l’ensemble de ces frais et accompagner les entreprise et salariés de l’île. À titre d’exemple, Agefos-PME et le Fongecif mobilisent respectivement 5 et 4 millions d’euros pour Saint-Martin.

Muriel Pénicaud invite les entreprises de la partie française à placer leurs salariés en formation d’autant plus qu’elles ont «la volonté de les garder». «Nous devons utiliser la crise pour qu’elle ne soit pas subie mais pour qu’elle soit une véritable opportunité», a-t-elle répété en conférence de presse samedi soir à l’issue de sa rencontre avec les socioprofessionnels.

La formation est une mesure incitative du dispositif d’activité partielle d’un point de vue financier pour l’entreprise à qui cela ne coûte rien. En revanche, le salarié ne suit pas de formation, l’entreprise doit verser la différence de salaire si celui-ci est supérieur au Smic.

Estelle Gasnet
1 commentaire

Commentaires

magnifique!!
on change de case mais on est toujours sans emploi!!c est juste une histoire d’écriture on passe de pole emploi a formation et retour a la case pole emploi!!
Quand on comprendra la réalité de ce territoire , il y a plus de demandeurs d'emplois que les entreprises ne peuvent créer!!!