23.03.2017

Elections COM : entretien avec Daniel Gibbs dans l'entre-deux-tours

Daniel Gibbs est la tête de liste de Team Gibbs 2017.

Comment expliquez-vous le fort taux d’abstention au premier tour des élections territoriales ?

Le nombre de listes a mis la confusion dans l’esprit de certaines personnes qui ont attendu qu’une première sélection se fasse au premier tour avant d’aller voter dimanche prochain.

De plus, la redistribution des bureaux de vote a perturbé. Neuf nouveaux ont été créés et tous les électeurs n’étaient pas au courant. Ils se sont rendus dans leur bureau habituel où on leur a dit que ce n’était plus là qu’ils devaient voter. Ils n’ont pas voulu aller dans un autre bureau et ont préféré partir.

Je pense aussi qu’un sérieux nettoyage de la liste électorale doit être effectué. Il y a des personnes qui sont inscrites plusieurs fois ; ce n’est, certes, pas propre à Saint-Martin. Dans d’autres communes de France, il existe aussi ce problème. Je sais qu’un travail est fait ici à Saint-Martin mais peut-être faudrait-il renforcer ce service pour accroître son efficacité.

Toutefois, je tiens à dire que malgré ce fort d’abstention, nous avons réalisé un score historique de plus de 4 000 voix. C’est un réel message que la population qui s’est exprimée à souhaiter envoyer.

♦ Comment vous définiriez-vous auprès des électeurs qui ne vous connaissent pas ou peu ?

J’aime la constance. J’ai toujours été constant dans les actions que j’ai menées. Je suis aussi quelqu’un d’ouvert au dialogue et qui écoute les autres. C’est d’ailleurs ainsi que nous, à L’Union pour la démocratie, avons travaillé depuis cinq ans.

J’ai ma propre opinion mais j’ai toujours aimé être entouré de personnes pour être rassuré dans mes choix et être certain d’avoir choisi la bonne solution. J’aime cette assurance. Si on me prouve que j’ai tort, je suis capable de changer d’avis.

Je suis quelqu’un qui travaille avec méthode. Je préfère prendre le temps qu’il faut, pour bien faire les choses et de manière la plus juste possible.

Je prends les décisions de façon collégiale, que ce soit au niveau professionnel ou avec ma famille. J’ai toujours concerté les gens autour de moi. Je considère que c’est primordial lorsqu’on est un élu. On ne prend pas une décision pour soi-même mais pour un pays.

J’ai quarante-neuf ans, j’ai commencé la politique à l’âge de trente-trois ans. Cela m’assure une maturité certaine dans la prise de décision. De plus, mon expérience au niveau national grâce à mon mandat de député m’a enrichi, et j’ai pu apprendre précisément comment fonctionnent les institutions à Paris.

♦ Dans votre programme, au niveau de la fiscalité, vous indiquez notamment vouloir supprimer l’impôt sur la rémunération et mettre en place un avantage fiscal pour les entreprises qui recrutent des Saint-Martinois. Pouvez-vous apporter quelques éclaircissements à ces sujets ?

Nous avons donné des pistes et précisé notre vision en termes de fiscalité dans notre programme. Nous avons rencontré les socioprofessionnels, les hôteliers, les commerçants, etc., afin de comprendre leurs difficultés. Nous savons que les entreprises et les administrés ont besoin d’un bol d’air mais la collectivité a aussi besoin de ressources. Il est évident que notre fiscalité est à bout de souffle.

Nous organiserons une concertation avec les socioprofessionnels et l’association des consommateurs pour une adhésion la plus totale.

Mais avant de prendre des mesures, nous avons besoin de savoir quelle est la situation actuelle. Nous ne savons pas ce que nous allons trouver. C’est pourquoi, si nous sommes élus, nous allons procéder à un audit de la situation afin de connaître avec précision les besoins et le coût de fonctionnement de la collectivité. Une fois que nous aurons évalué la fiscalité actuelle, nous réfléchirons à la fiscalité la plus juste, directe, indirecte ou les deux.

On m’a souvent critiqué, mais je pense qu’il est nécessaire de créer une commission adhoc sur la fiscalité afin de travailler avec tout le monde, d’identifier les problèmes puis de trouver des solutions adaptées à chacun tout en gardant à l’esprit les besoins de la collectivité.

Pour l’instant, nous avons énuméré un certain nombre de pistes. Et parmi celles-ci, jamais nous n’avons dit, contrairement à ce que nous avons pu lire sur les réseaux sociaux, que nous porterons le taux de la TGCA à 18 %. Ce que nous avons dit est qu’il faut que davantage d’entreprises la reversent. Sur les 7 400 entreprises enregistrées à la CCISM, 4 200 sont actives et seulement 650 s’acquittent de la TGCA. Cela représente 15 millions d’euros. Si nous parvenons à contraindre 650 autres, nous pouvons au moins collecter 15 millions d’euros supplémentaires, sans augmenter le taux. Moi, je veux un impôt le plus bas possible.

Le budget 2017 doit être voté avant le 15 avril. La présidente sortante a annoncé un budget de 150 millions en fonctionnement. Comment l’appréhendez-vous ?

Nous allons l’appréhender avec les techniciens de la collectivité qui ont déjà travaillé dessus et qui vont ainsi nous aiguiller. C’est évident que nous ne pouvons pas établir un budget en moins de deux semaines. Nous allons donc partir d’un héritage. Ce n’est pas une situation confortable pour une nouvelle mandature, mais c’est ainsi.

♦ «La COM doit davantage s’engager dans une politique volontariste pour l’amélioration des transports». Quelle est votre politique en la matière ?

Pendant cinq ans, nous avons discuté avec la population et il en ressort que les gens sont excédés par les embouteillages. Nous devons absolument trouver rapidement une solution pour dédoubler certaines routes. Une déviation entre Marigot et Grand Case via Galisbay est nécessaire ; ce sera notre priorité.

Il existe un schéma routier, un important travail a été fait, et bien fait, et nous allons donc continuer à travailler sur ce document.

Il faudra aussi discuter avec les autorités hollandaises pour que nos nouveaux réseaux se rejoignent.

Par ailleurs, au niveau du transport en commun, il existe des lignes de bus avec des arrêts mais ils ne sont pas toujours respectés. Il doit y avoir une certaine discipline. Des contrôles seront renforcés.

♦ Si vous êtes élu, comment allez-vous organiser votre gouvernance durant les premières semaines ?

Nous avons déjà réfléchi aux vice-présidences. Nous les avons reformulées en fonction de la volonté et des compétences de chacun. Je vais déléguer afin que chacun ait des responsabilités. Je souhaite que tous les élus puissent avoir un rôle actif dans le management de la collectivité.

Je veux en outre un cabinet fort composé de personnes qui puissent nous orienter dans nos actions.

♦ Considérez-vous qu’un homme politique puisse embaucher des membres de sa famille ?

Dès que le travail est effectif, cela ne me pose pas de problème. Je ne vois pas pourquoi ils n’auraient pas le droit de travailler, ils n’auraient pas les mêmes chances que quelqu’un d’autre. Par contre, ils doivent être compétents pour ledit travail.

Embaucher un proche présente l’avantage et l’intérêt de s’entourer d’une personne qui vous connaît bien et surtout en qui on peut avoir confiance. C’est important d’avoir quelqu’un de confiance à ses côtés.

Mais placer des membres de ma famille à d’autres postes n’a jamais été ma pratique. Bien sûr que si je devais placer un parent à la Collectivité ou dans un établissement satellite, cela me poserait un cas de conscience. Je réfléchirais avant de le faire. Et si je le plaçais, c’est uniquement parce que je sais que c’est La meilleure personne compétente pour ce poste.

♦ Dimanche aura lieu le second tour des élections. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Je me sens bien et je suis confiant. Notre équipe a beaucoup travaillé durant ces cinq dernières années et notre travail a porté ses fruits dimanche dernier. Nous devons continuer à travailler et à promouvoir notre vision. Nous sommes un parti avec des convictions, nous ne faisons pas de calculs. J’ai confiance en mon équipe, en la population et mon pays.

Mais dimanche, on recommence de zéro. Il faut refournir tous les efforts que nous avons faits la semaine dernière. On ne peut pas avoir l’adhésion de 100 % de la population mais assurément celle d’une large majorité.

Nous avons montré que notre équipe était organisée et que notre programme n’est pas un programme de dernière minute. Nous savons que cela va marcher. C’est comme une entreprise, avant de se créer ou de se développer, elle réalise un business plan pour garantir son succès.

 

Estelle Gasnet
5 commentaires

Commentaires

intéressant cet article.
un soldat aux ordres des LR de Mr Fillon , on peut embaucher la famille!!!le nouveau de la TGCA mystère? le RSA la plaie de saint martin Idem?la députation idem? d abord on place les amis aux postes de vice président et après riz et poulet a tous les étages

La présomption d'innocence ne nous permet pas de considérer comme coupable, une personne quelle qu'elle soit, avant la décision des juges. Et dans une famille ce n'est pas parce que le frère a fait une bêtise, qu'il faut condamner toute la famille.
Pour les taxes et les aides, dans une société civilisée, il y en a et il en faut. Bien sur, ça ne fait rire personne de payer, si on ne regarde que la pointe de sa palme! Les arguments de Monsieur Gibbs sont équilibrés et prudents quand il est dans l'inconnu.
On peut aussi constater que c'est le seul actuellement à connaître les arcanes de la politique démocratique, et que dans son discours personne n'est oublié, ni les nouveaux arrivants, ni aucun de nous tous, sans exception et si nous devons manger riz poulet avec des vices présidents compétents, ne crachons pas dessus.

Pourquoi je ne voterai pas pour Mr Gibbs (ni pour une autre liste) bien que je rejoins ses idées pour l'essentiel...
Dans son équipe, deux personnes me dérangent: l'une qui a participé au blocage économique de l'ile, une autre, enseignante, dont les méthodes de travail laisse à désirer et enfin son projet de créer un service municipal de bus ce qui signifie: création de fonctionnaires (avec tout ce que cela implique), investissements lourds (véhicules) alors qu'il suffirait (à mon avis) de faire appel au privé avec un cahier des charges précis!

Si il n'y avait que le bus ! Pour n'en citer que les meilleurs extraits du projet TG2017 :
- Une agence de développement économique, dirigée par Philippe MOREL, peut être s'agira-t-il d'une présidence, afin de ne pas impacter son salaire de DPT sur nos impôts ! Au sein de cette agence des techniciens en économie d'entreprise, des fiscalistes, des techniciens ressources humaines, des administratifs et un agent d'entretien ! chargés de missions ou fonctionnaires territoriaux ?!
- Un centre de formation autonome, c'est à dire abondé à 100 % par la collectivité, subventionné à 85 % par le FSE si nous restons RUP, rien à 40 % si nous devenons PTOM, comme il est cher aux "narcobétonniers" de M. GIBBS,
- Une brigade de l'environnement, combien de nouveaux agents territoriaux, viendront remplir cette belle mission ? ... Serait-ce une action bénévolement conduite par les 4 000 aspirés TG2017 ou payée par la nouvelle fiscalité attractive,
- Une ER2C (école de la deuxième chance), abondée à 100 % par la Collectivité, et bis répétita du centre autonome de formation,
- Une police territoriale de proximité dans les QPV, une brigade relais tranquillité, combien de nouveaux policiers fonctionnaires territoriaux ou seraient-ce des "milices" citoyennes bénévoles issue de l'UD jeune?

Bref, pari est lancé de la date de notre mise sous tutelle !

IN ST MARTIN ST MAARTEN THE MAIN SPOKEN LANGUAGE IS ENGLISH THEREFORE IT SHOULD BE LEARNT BY ALL THOSE WHO CLAIM TO BE ST MARTINERS AND CANNOT EXPRESS THEMSELVES IN ENGLISH.. MY GRANDPARENTS AND PARENTS SPOKE AND SPEAK IT AND SO DO I... THEREFORE ALL OTHERS REGARDLESS YOUR COLOUR OR WHERE YOU COME FROM THIS STATEMENT APPLIES TO YOU. THANKS