20.03.2017

Elections COM 2017 : les enseignements à tirer du 1er tour

Le premier tour est un échec cuisant pour les politiques locaux : ils n’ont pas réussi à mobiliser la moitié des électeurs. Le taux d’abstention culmine à plus de 57 %. 

Le nombre d’inscrits sur les listes électorales avait pourtant augmenté de 13 % avec 2 378 personnes supplémentaires.

Cette forte abstention était toutefois à craindre au vu de la lenteur de la campagne électorale. Si les têtes de liste nourrissaient depuis longtemps l’envie de se présenter, ils ont tardé à se déclarer officiellement. Ils ont eu des difficultés à constituer leur liste. Conséquence directe, ils ont pris du retard dans l’élaboration de leur programme et leur campagne. Certains candidats ont davantage misé sur des noms que sur des idées. Mais la population attend des mesures concrètes.

De plus, la grève en début de semaine dernière des agents de La Poste au centre courrier n’a pas aidé. Certains électeurs n’avaient toujours pas reçu les professions de foi des candidats dimanche, jour du vote. D’autres leur carte d’électeur. Même si celle-ci n’est pas obligatoire pour aller voter, les citoyens ont considéré cette non distribution comme un manque de respect et, en retour, n’ont pas fait l’effort de se déplacer.

Beaucoup critiqué pour son omniprésence dans les médias et sur le terrain, Daniel Gibbs semble avoir vu sa stratégie payer ce dimanche 19 mars. «Notre équipe travaille depuis cinq ans», a-t-il déclaré dans la soirée. Il s’est rapidement organisé et a su structurer ses équipes. Il a été le premier à présenter sa liste et son programme fin janvier après avoir déjà exposé ses grandes lignes politiques en octobre.

Daniel Gibbs est le seul candidat à avoir gagné des voix par rapport à mars 2012. Il a récolté 1 191 suffrages supplémentaires pour atteindre un score de 4 077 voix, soit + 41 % par rapport à celui de 2012, et + 32% par rapport à celui d’Alain Richardson qui était arrivé en tête du premier tour il y a cinq ans.

Alain Richardson, lui, a perdu un tiers de ses électeurs. Il a seulement obtenu 1 026 voix, soit 12,3 % des suffrages. Tout comme Louis-Constant Fleming en 2012, il a perdu en popularité en l’espace de cinq ans après avoir été plébiscité à une élection.

Louis Mussington a obtenu 70 % de nouveaux suffrages, soit 1 141 voix contre 670 en 2012. Mais il ne faut pas se tromper, il a réalisé ce score grâce à certains hommes et femmes qui l’ont rejoint, précisément Frantz Gumbs, Pierre Aliotti ou Bernadette Davis qui avaient échoué en 2012 avec Louis-Constant Fleming (Union pour le Progrès).

Autre défaite cuisante, celle de la présidente sortante. Aline Hanson n'a réussi qu'à convaincre 536 personnes, soit 6,44 % des suffrages exprimés.

En n’allant pas voter, les Saint-Martinois ont voulu exprimer leur désintérêt à l’égard des hommes et des femmes qui se présentent et représentent à chaque échéance. Et surtout leur manque d’intérêt pour leur territoire.

Estelle Gasnet
3 commentaires

Commentaires

Pas de critiques de vous même les médias qui depuis le début de la campagne êtes dan le négatif vis a vis de tous les candidats

"Les médias" je déteste cet amalgame, qui met dans le même panier le weeks 2.0, le fax info le SMNnews ou le soualiga post et d'autres qui n'ont pas la même ligne éditoriale, les mêmes ressources humaines et les mêmes capacités.

La critique existe pourtant mais plutôt que d'être "dans le négatif", je considère que les médias ont certainement un peu trop bien traduit un certain ras-le-bol des programmes électoraux qui continuent à être le plus vague possible (Bilinguisme à l'école ! Sauvons Marigot ! L'agriculture ! Acheter Saint-Martinois ! L'insécurité) sans véritable vision .

Je pense aussi qu'avec une campagne nationale de plus en plus longue (techniquement elle a commencé en septembre, avec des primaires de la droite où semblait se jouer l'élection puis des primaires de la gauche ou semblait se jouer le futur de la ligne socialiste du PS, pour arriver aujourd'hui à scandale sur scandale. Forcément, il y a une certaine fatigue.

Bref, tout ça pour dire qu'il est, certes, facile de parler de la condescendance de certains médias vis-à-vis de cette élection, et une passivité médiatique sans analyse des programmes, par peur, peut être de finir par dire ce que beaucoup pense : "Ca fait 10 ans qu'on nous répète la même chose, comprenez que vos propositions sonnent creuses".

Selon moi, un exemple de la passivité médiatique provient du Pelican. En effet, il a fait quelque chose de très louable, donner la parole au peuple avec "si j'étais président, je ferais...". Cependant, les réponses clouent le débat à quelques phrases impliquant des solutions rapides et succinctes à des problèmes compliqués. Les candidats n'ont alors qu'à promettre en sachant très bien leur incapacité à faire.

l abstention est reine , l élu pas représentatif de grand chose
les sortant successifs se font sortir sans ménagements (LCF , F gumbs , A Richardson , A Hanson ...)
bref le citoyen ne croit plus en la politique ni/ou en ses "élus"