27.04.2016

Brumes de sable : quels appareils de mesure à Saint-Martin ?

Comme chaque année, l’archipel de la Guadeloupe est en proie aux brumes de sable, ces particules d’un diamètre inférieur à 10 microns (PM10) provenant d’Afrique et transportées par les vents. Une pollution certes naturelle mais qui impacte fortement la qualité de l’air. L’archipel de la Guadeloupe est ainsi depuis samedi 23 avril en alerte rouge comme l’indique un communiqué de la préfecture et du réseau Gwad’air. Les personnes sensibles sont invitées à s’éloigner des axes routiers et à éviter les activités sportives intenses. Il est également recommandé de ne pas ajouter de pollution anthropique - induite par l’Homme (barbecues, brûlage de déchets verts…).

Qu’en est-il à Saint-Martin ? Difficile de croire que les nuages de poussière s’arrêtent à la frontière. «Le modèle de prévision des brumes de sable recouvre l’ensemble de l’arc des Antilles. Nous avons déclenché l’alerte rouge pour l’ensemble de l’archipel de la Guadeloupe mais nous ne sommes pas habilités à déclencher cette procédure pour Saint-Martin.» explique Céline Garbin, chargée d’étude au sein de Gwad’air, l’association agréée par l’Etat qui surveille la qualité de l’air en Guadeloupe. Avant d'ajouter sans équivoque :«Gwad’air n’a plus de capteurs installés à Saint-Martin depuis le changement de régime. Il aurait fallu une demande de la Collectivité pour en installer.»

VERS DE NOUVEAUX EQUIPEMENTS

La mesure de la qualité de l’air s’effectue à l’aide de stations fixes et mobiles de mesures qui permettent de connaître les taux de concentration dans l’air de divers polluants. Si elle ne possède pas de station de mesure, la Collectivité devrait inaugurer courant mai une station marégraphique à Galisbay. «Financée dans le cadre du programme INTERREG Caraïbes IV, son objectif est de mesurer le niveau de la mer en continu et de transmette les données en temps réel» précise Charlotte Terrac, chargée de mission à la Collectivité sur les Risques majeurs. Un radar météorologique devrait également être installé sur l'île cette année. Il bénéficierait à la fois à Saint-Martin et à Sint Maarten. Il s'agit d'un projet inscrit dans le programme Interreg Caraïbes 2014-2020. Le montant de cette installation est de 2,3 millions d'euros qui seront financés à plus de la moitié par Interreg. La COM participera à hauteur de 431 250 euros et Sint Maarten de 575000 euros. Encore dans cette idée de coopération régionale, mais cette fois-ci avec la COM de Saint-Barthélemy, la Collectivité de Saint-Martin réalisera une description en 3D de son littoral (Litto 3D). Le montant de ce projet est de 760 000 € dont plus de 58 % seront abondés par Interreg ; Saint-Martin financera 147 500 €. Enfin, Saint-Martin installera en 2016 des stations météorologiques automatiques, des webcams d'observation de la mer ainsi que des houlographes. Toujours avec le partenariat de Saint-Barthélemy, Saint-Martin financera ce projet avec des fonds Interreg (73 500 €) ; la Collectivité n'apportera que 24 500 €. La Collectivité de Saint-Martin étudierait actuellement d’autres projets comme l’installation d’une station météo automatique et d’un houlographe.

Fanny Fontan