14.04.2016

Nab, entre design et art déco

Artiste/designer, comédien, professeur de salsa… Namboua Sossou, surnommé Nab est diplômé des Beaux Arts du Mans et des arts décoratifs de Limoges. Vendredi 15 avril à 18h30 aura lieu le "dévernissage" de son expo à Cupecoy.

Que faites-vous à Saint-Martin ?

Une de mes amies habite là depuis quatre ans. Comme elle me connaît et sait comment je travaille, elle m’a dit qu’ici il y aurait peut-être quelque chose à faire en termes de culture vu qu'il n’y a pas grand chose. Je suis donc arrivé il y a un an. En plus de la création je donne des cours de salsa à la Baie Nettlé.

Vous vous présentez comme un artiste/designer. Qu’entendez-vous par le mot « design » et comment le différenciez-vous de l’art déco ?

Le design concerne tous les objets usuels de notre quotidien comme une chaise, une table ou des objets un peu plus complexes. L’art déco raconte une histoire, c’est plus visuel. Ça ne sert à rien en tant qu’objet du quotidien. C’est quelque chose que tu poses, comme une sculpture.

Vous exposez une série de masques que vous qualifiez d’art déco. Peut-on en savoir un peu plus ?

Je me suis inspiré d’un masque africain de la tribu Ubu du Kenya, utilisé dans les cérémonies festives (naissances, mariages). J’étais tombé dessus dans un livre de sculptures sur l’art africain. Je pars de ce masque, que je fabrique avec du bois. Pour effectuer un série, je me sers d’un pochoir et d‘une planche en bois. Ensuite je transforme le masque en le combinant avec d’autres matériaux : du plexi, des lianes… Quand je bosse, je suis beaucoup dans l’improvisation et le ressenti. Pour l’un des masques, quand j’ai commencé, je savais à peu près où je voulais aller : parler des quatre éléments (ou cinq). J’étais en train de peindre et j’ai réalisé que ce serait bien que je le brûle alors je l’ai brûlé avec un chalumeau.

Et les tableaux ?

Je les peins avec de la terre que je trouve dans la nature ou que j’achète. Mes toiles ont des dimensions de 90x110 et j’ai utilisé des techniques mixtes. En plus de la terre, je me suis servi d’une bombe aérosol et d’un ingrédient secret que je ne veux pas dévoiler (rires).

Qu’aimeriez-vous que les gens pensent en découvrant vos œuvres ?

Comme j’ai déjà exposé, je sais ce que les gens pensent. Ils sont curieux parce qu’ils touchent. J’aime bien qu’on touche mes œuvres, qu’on découvre la matière. En plus, comme je fais de l’abstrait, c’est plutôt drôle de constater que chacun à sa version. Je suis passé par tous les courants mais je préfère l’abstrait pour pouvoir exprimer des choses avec la gestuelle, la couleur, la matière…

Sur l’invitation on peut lire « Les créations seront accompagnées d'une performance artistique qui révèle tout un travail autour du thème de la terre et des éléments ». En quoi ça consiste ?

Quand je fais un vernissage, j’aime bien qu’il se passe quelque chose. Mes expos sont donc généralement accompagnées de scénographie parce que j’expose habituellement dans des lieux désaffectés. Là, je suis dans une galerie donc j’ai fait autre chose autour du travail de la terre et des éléments. Mais c’est une surprise.

Après un mois d’exposition, demain aura lieu le dévernissage. Des projets pour la suite ?

Oui toujours plein de projets. Je repars en métropole, et les prochaines étapes seront Montréal et à nouveau New-York où j'ai déjà exposé. Mon but est d’ouvrir un showroom : un espace de création avec des œuvres, des artistes, des concerts… tout ce que j’aime !

Fanny Fontan