03.10.2016

« Pas de fatalité dans l’addiction »

La présidente de la MILDECA était à Saint-Martin jeudi 29 septembre.

Dans le cadre de son déplacement dans les Antilles, Danielle Jourdain-Menninger, la présidente de la mission interministérielle de la lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) était à Saint-Martin jeudi 29 septembre 2016. «J’avais effectué un déplacement il y a deux ans en Martinique, Guadeloupe et Guyane, mais je n’étais pas venue à Saint-Martin. Je pense que c’était une erreur parce que ce que j’ai vu aujourd’hui montre qu’il se fait ici un travail extrêmement intéressant» a-t-elle confié lors d’une conférence de presse qui s’est déroulée à l’Espace Santé Jeune à Concordia.

Au cours de sa visite, la présidente de la MILDECA a rencontré les représentants des services de l’Etat et de la COM ainsi que les acteurs de terrain engagés dans la politique publique de lutte contre les drogues et les conduites addictives. En 2016, la MILDECA a soutenu deux associations de Saint-Martin pour des campagnes de prévention des produits addictifs et de réduction des risques auprès des jeunes consommateurs de produits psycho-actifs pour un montant global de 16 500 € : les Liaisons dangereuses (Marigot) et Jeunesse Soualiga (Concordia).

La présidente du MILDECA a exprimé sa satisfaction quant au travail mené par les différents acteurs locaux en matière de régulation du trafic et de prévention. Elle promet notamment de citer l’Espace Santé Jeune de Concordia en exemple. Elle a également félicité l'association Soualiga pour ses méthodes (par des jeunes pour des jeunes) qui offrent «des réponses immédiates à ces jeunes pour qu’ils fassent le point de leur addictions parce qu’il n’y a pas de fatalité dans l’addiction» a-t-elle affirmé. Et d’ajouter : «Quand on veut convaincre un jeune d’arrêter sa consommation on ne lui fait pas la morale, on se sert des outils qui sont les siens : vidéo, smartphones… en plus de l’ensemble des politiques publiques». L’objectif étant que les jeunes entrent le plus tard possible dans les addictions pour en sortir le plus tôt possible.

Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) en 2014, les niveaux de consommation de produits pyscho-actifs sont globalement inférieurs à ceux de la métropole, parmi les adultes comme les adolescents, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Le tabagisme y est deux fois moins élevé et la prise de cannabis moins fréquente. De même, les niveaux de consommation d’alcool sont également inférieurs. Les expérimentations d’autres drogues à 17 ans sont rares et se situent à des niveaux proches de ceux de la métropole. En revanche, on observe la présence de crack dans les départements français d’Amérique, qui concerne généralement des populations précarisées. Toutefois ces chiffres sont à relativiser car le mode des enquêtes est souvent déclaratif et que l’étude ne semble pas porter spécifiquement sur Saint-Martin.

Fanny Fontan