Assurance : Le coût des événements outre-mer représente 10 % de la sinistralité du marché français
Le montant global de la sinistralité au titre de la garantie catastrophes naturelles est de 61,2 milliards d'euros sur la période 1982-2024 sur le tout le territoire français, outre-mer compris, selon la caisse centrale de réassurance (CCR). Cela correspond aux coûts des dégâts causés par les événements climatiques reconnus catastrophes naturelles et indemnisés.
«Les inondations ont induit à elles seules 30,2 milliards d'euros de dommages assurés (49 %), avec un coût moyen annuel de 702 millions d'euros. Quant à la sécheresse, la sinistralité cumulée est de 25 milliards d'euros (41 %), soit 697 millions d'euros de sinistralité annuelle sur la période 1989-2024», détaille la CCR.
Parmi les «autres périls», on retrouve les vents cycloniques qui représentent 6% de la sinistralité et les séismes (2%). «La sinistralité cumulée relative à ces « autres périls » est de 6 milliards d'euros, ce qui représente en moyenne annuelle 139 millions d'euros. Cette dernière se répartit entre 30 % d’événements en métropole et 70 % en outre-mer», ajoute la CCR.
Précisément, le coût des événements outre-mer représente 10 % du montant de la sinistralité du marché français pour seulement 1,8 % des cotisations du régime sur la période 2000-2024». L'année la plus sinistrée est 2017 avec le passage des ouragans Irma et Maria. Sans les compter, le pourcentage de la sinistralité tombe à 3,6 % pour les vingt-quatre dernières années.
Les indemnisations des dégâts causés par les vents cycloniques représentent 82 % de la sinistralité dans l’outre-mer, contre 13 % pour les inondations, 4 % pour les séismes et 1 % pour les mouvements de terrain.Irma est le troisième événement climatique reconnu catastrophe naturelle qui a coûté le plus cher, tous événements confondus en France (métropole et outre-mer) avec 2,6 milliards d'euros et seulement deux collectivités reconnues en cat nat. Les deux premiers événements sont des épisodes de sécheresse en 2022 (entre 3,4 et 3,7 milliards d'euros) et 2018 (entre 2,6 et 2,9 milliards d'euros) et respectivement 6 853 communes reconnues en cat nat et 4 060.
Enfin, l’outre-mer représente seulement 1,8 % des cotisations du régime cat nat. «Le coût des dommages du cyclone Chido à Mayotte et dans une moindre mesure, du cyclone Belal à La Réunion, met en lumière le besoin accru de prévention et de couverture dans les DROM-TOM. Le récent cyclone Garance qui a traversé l’île de La Réunion le 28 février dernier, montre l’exposition plus forte ces derniers mois, et nous constatons des dommages plus importants de ce type de catastrophes naturelles dans les outre-mer », commente Antoine Quantin, directeur des réassurances et conseil.
D'une manière générale, ce dernier estime que pour «sécuriser le régime cat nat, il est indispensable de porter une attention particulière à la limite entre ce qui relève d’une part des garanties du régime cat nat, suivant les critères définis pour le régime, et ce qui relève d’autre part des dommages couverts par les assurances et réassurances de marché seules».
(photo d'archive : Irma, 2017)