29.03.2024

La Team Gibbs, une nouvelle fois absente des débats budgétaires

La Team Gibbs a jeudi adressé un courriel au préfet et à la cheffe du service de la légalité et de réglementation à la préfecture pour justifier l’absence de ses quatre membre à la séance plénière du conseil territorial prévue le même jour.

«Cette démarche, loin d'être un acte de désistement, est le fruit d'une profonde réflexion et d'une sérieuse considération des enjeux qui sous-tendent notre responsabilité en nos qualités d'élus et représentants des habitants de Saint-Martin », déclarent Daniel Gibbs, Marie-Dominique Ramphort, Alain Gros-Desormeaux et Philippe Philidor. Ils dénoncent «l'attitude récurrente de la majorité en place» à ne pas leur donner accès à toutes les informations». La Team indique au représentant de l’Etat que pour la deuxième année consécutive, sa « demande d’informations et de renseignements [relative à des éléments du budget primitif à voter] est demeurée sans réponse ».

«Cette opacité délibérée dans la gestion des affaires publiques, est une offense à la démocratie et aux principes fondamentaux qui en découlent. Car, il va de soi qu’en agissant de la sorte, l’exécutif actuel place les élus que nous sommes dans une impossibilité technique et matérielle d’apprécier réellement la sincérité du budget, encore moins de voter celui-ci de manière éclairée », estiment les quatre élus.

Par ailleurs, ils mettent en doute «la fiabilité du prévisionnel des recettes » issues des impôts et taxes, soit 160 millions d’euros «en comparaison de celles du budget primitif 2023 (100M€). Un écart constaté de 60 millions d’euros de recettes fiscales supplémentaires en une année, nous parait totalement disproportionné par rapport à la réalité de la conjoncture économique du territoire », conçoivent-ils.

Daniel Gibbs et ses collègues soulignent «l'incohérence manifeste, [selon eux] entre les recommandations de modération budgétaire émanant de l'État et les choix budgétaires extravagants opérés par la majorité actuelle ». «Alors que les collectivités sont sommées de contenir leurs dépenses de fonctionnement en raison du déficit public, nous assistons à une escalade insensée des dépenses, symbolisée par l'explosion vertigineuse de la masse salariale. Aussi, cette contradiction criante ne peut être tolérée et appelle à une remise en question profonde des pratiques de gouvernance locale », commentent-ils. Et d’exprimer leur «vive préoccupation concernant l'augmentation exponentielle de la masse salariale, laquelle s'est accrue de manière alarmante depuis l'accession de la majorité actuelle au pouvoir. En effet, en l’espace de vingt-trois mois, la masse salariale est passée de 46 millions d’euros à 70 millions d’euros ».

«Cette progression fulgurante, qui frise les 66% en moins de deux ans, est non seulement inquiétante en termes de gestion financière, mais soulève également des questions légitimes quant à la légitimité et à la pertinence des recrutements effectués en début de mandature », ajoutent-ils.

La Team Gibbs demande également au préfet de réagir quant aux «soupçons de favoritisme et de népotisme» et aux «pratiques douteuses susceptibles de caractériser des délits à la probité, qui entouraient certains processus d'embauche ».

Par leurs absence hier du conseil territorial, les quatre élus ont voulu exprimer « un acte de protestation » et adresser «un signal fort » aux services de l’Etat, ainsi qu’à l’exécutif actuel.

Pour rappel, ils n'avaient pas assisté non plus au débat sur les orientations budgétaires il y a deux semaines.

Estelle Gasnet