08.03.2024

Le 8 mars, un symbole de lutte continue pour les droits des femmes

La Journée des droits des femmes, et non pas la Journée des femmes, est célébrée chaque année le 8 mars. Il est important de distinguer cette journée de la simple Journée de la femme avec une opportunité marketing, insistent souvent les féministes. Cela contredit souvent les principes de la lutte pour l’égalité. En effet, une époque initialement ancrée dans la lutte pour la justice et la reconnaissance des droits fondamentaux est aujourd’hui confrontée à une exploitation commerciale qui détourne souvent des véritables problèmes. 

La Journée des droits des femmes se concentre sur la lutte historique et actuelle contre les inégalités entre les sexes, le sexisme, la discrimination et certaines formes de violence auxquelles les femmes sont confrontées. Cette journée est bien plus qu’une simple commémoration, mais une mobilisation en faveur des droits et de l’égalité entre les genres.

Ce 8 mars est marqué aussi par plusieurs manifestations organisées par des groupes et associations afin de sensibiliser et de mobiliser la société sur ces enjeux. Depuis son officialisation par l’Organisation des Nations unies en 1977, la Journée internationale des droits des femmes est l’occasion d’évaluer les conditions des femmes dans nos sociétés et de reconnaître les progrès déjà réalisés. 

Il y a une longue histoire de revendications derrière la commémoration de cette journée. En 1982, sous l’impulsion d’Yvette Roudy, ministre déléguée aux droits des femmes, le 8 mars a été déclaré comme Journée des droits des femmes en France. L’initiative a été marquée par de nombreux événements, dont l’accueil de quatre cents cinquante femmes à l’Élysée par le président de la République de l’époque, François Mitterrand. Ce dernier leur avait adressé un discours annonçant des mesures d’avancement visant à promouvoir l’égalité des sexes.

Malgré les progrès réalisés, les discriminations, les inégalités, ou les violences subies par les femmes sont encore « trop présentes dans la société ». En outre, le dernier rapport du Haut conseil à l’égalité montre que pour 37 % des hommes, le féminisme constitue une menace. Si certains droits ont été obtenus, de nombreux restent à acquérir et à appliquer. Actuellement, dans le monde, des millions des femmes n’ont toujours pas accès à l’éducation, ou encore à une protection contre les violences sexistes et sexuelles. Internationalement, 190 millions de femmes n’ont pas accès aux contraceptifs même si elles le souhaitent, en raison d’un manque d’accès à ces méthodes. 

Aussi, de nombreux pays ne donnent pas le recours à l’avortement, autrement dit ne donne pas la possibilité à la femme de disposer librement de son propre corps. En France, un demi-siècle après l’adoption de la loi Veil de 1974, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) vient d’être entré dans la Constitution française. Un moment historique, puisque la France, devient le premier pays au monde à inscrire le droit à l’avortement dans sa Constitution. 

Par ailleurs, d’après l’ouvrage, « vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes » du rapport du ministère chargé de l’égalité entre les femmes, les hommes gagnent 14,1% de plus que les femmes en 2022, pour un travail égal, ce qui dépasse la moyenne de l’Union européenne.

Les femmes sont les premières victimes des violences sexistes et sexuelles, 244 301 victimes de violences conjugales ont été enregistrées par les services de sécurité en 2022 et 84 500 victimes de violences sexuelles ont été enregistrées par la police et la gendarmerie. En 2022, 118 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, et tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint. Selon le rapport annuel de 2022, sur l’état du sexisme en France, une Français(e) sur deux reconnaît les féminicides comme meurtres singuliers d’une femme de par sa condition de femme. 

À Saint-Martin, plus de 500 faits de violences ont été enregistrées en 2022, ils sont en hausse de 21% s’agissant des violences faites aux femmes. En 2022, l’association France Victimes 978 rapporte plus de 4 000 entretiens de personnes victimes d’infractions pénales liés au harcèlement, viols, violences conjugales.

Enfin, la Journée internationale des droits des femmes rappelle que la lutte pour l'égalité des sexes reste d'actualité et nécessite l'engagement continu de tous. La lutte pour les droits des femmes est un combat quotidien qui touche la société dans son ensemble, encore profondément enraciné dans notre société.

Siya TOURE