Bacchanal Storm : « Revenir à notre essence que symbolise le carnaval »
« Raviver l’envie des Saint-Martinois de participer au carnaval et resouffler de la vie à la parade de la partie française », telle est la mission de la troupe, Bacchanal Storm, présidée par Romaric Benjamin.
Chose dite et chose faite, pour cette troupe qui a enregistré une fréquentation record cette année avec plus de 150 carnavaliers. « La première année, nous étions une quarantaine, puis une cinquante puis une soixantaine et maintenant plus de 150. De plus, le taux de participation des hommes est également élevé, ce qui est extraordinaire », se réjouit-il.
Bacchanal Storm, c’est une affaire de famille originaire de Grand Case. « Nous travaillons ensemble avec unicité. Nous sommes tous très soudés ce qui démontre notre force », considère-t-il. Cette association a vu le jour en 2016 avec une première participation au carnaval de Saint-Martin en 2017, avec pour thème le nom que porte aujourd’hui l’association Bacchanal Storm.
L’idée de par ce nom est d’exprimer l'énergie et l'envie de prendre du plaisir et de transmettre cela au public. « Nous sommes de grand fêtards et lorsque nous prenons les rues de Marigot, plus rien n’est pareil après notre passage. D’ailleurs, lorsque nous avons abordé cette thématique en 2017, notre chorégraphie était axée sur un ouragan majeur qui venait dévaster notre île, puis quelques mois après nous avons eu Irma. L’idée aussi était de faire référence à la citation, le calme avant la tempête, c’’est comme si nous arrivions en tant qu’avant-gardiste », explique Romaric Benjamin.
Cette année, la vingtaine de membres de la troupe a opté pour le thème The Pandemonium : Mas Invasion, un clin d’œil à la crise sanitaire. « Pendant cette période lors du confinement, nous nous sommes tous sentis comme encagés, d’autant plus que le carnaval ne pouvait pas avoir lieu et pourtant nous nous étions préparés. Quand nous avons appris la fin du confinement, cela faisait office de libération », confie-t-il. Ainsi, la troupe souhaite utiliser ce thème pour transmettre un message de retour à l’essence de ce que symbolise le carnaval.
Le carnaval est un événement fédérateur pour les Saint-Martinois. Si avec l’évolution de la société, celui-ci a perdu un « peu de sa culture, car ce n’est plus ce que c’était auparavant, c’est un rendez-vous annuel qui est très important dans notre vie, c’est l’occasion de s’exprimer, de se défouler », poursuit Romaric Benjamin. En effet, « avant nous utilisions des tissus qui ne coutaient pas très cher, mais aujourd’hui ils ont évolué vers le style de Trinidad ou encore du Brésil. Même si nous voulions retourner en arrière, nous sommes déjà partis trop loin notamment avec ce que les gens observent sur les réseaux sociaux », convient le président.En outre, la particularité de Bacchanal Storm est la fabrication de ses propres costumes. « Le faire faire par un professionnel demande des prix exorbitants que tous ne peuvent pas se permettre », considère le président de l’association. Leur objectif est donc d’offrir la possibilité à chacun de participer au carnaval.
En matière de construction de costumes, Romaric Benjamin est parti de zéro. « Quand j’ai commencé en 2016, je n’avais aucune idée de comment confectionner une tenue carnavalesque. Au fur et à mesure, j’ai appris à souder les armatures, le recouvrement, mettre les plumes, strass et paillettes, etc. », explique-t-il. Désormais, ce dernier apprend aujourd’hui à déléguer en transmettant son savoir, puisque pour la première fois, il est moins présent en raison de ses déplacements professionnels. Pour autant, il ne part jamais très longtemps et reste toujours aussi vigilant aux préparatifs, précise-t-il.
La troupe a commencé à préparer le carnaval fin octobre, en attendant l’approbation du comité des festivités carnavalesques pour se lancer. « Un délai court, puisque la confection des costumes demande énormément de temps, surtout cette année avec autants de participants », ajoute-t-il.
En termes de budget, « nous sommes aux alentours de 60 000 € tout compris. Des barbecues sont organisés par l’association pour soulever des fonds, avec la participation aussi de sponsors. De plus, chaque année, les membres participent à hauteur de 40 € pour organiser les différents événements pour les fonds et les carnavaliers à hauteur d’un certain pourcentage pour le matériel des costumes. Cette année, le comité des festivités carnavalesques de Saint-Martin a apporté une aide financière de 3 000 € à chaque troupe.
Enfin Bacchanal Storm crée sur mesure de sa chorégraphie, « des entraînements intenses », qualifie le président de l’association. Dès ce dimanche, les carnavaliers seront accompagnés en musique par le groupe Bacchanal Band et le Mardi gras par All starz Band. Sur ces deux jours, ils seront également suivis par DJ Chubby et du batteur Joseph Carty.
Romaric Benjamin souhaite faire comprendre que leur troupe est en train de se structurer. « Nous venons de commencer, nous ne sommes pas là depuis 40 ans, donc nous sommes encore en train d’apprendre. Cependant, notre particularité, l’identité de notre association avec la création par nous-mêmes de nos costumes montre une unicité. Dans les années qui viennent, nous nous améliorerons », engage-t-il.