07.12.2023

Dengue : l'épidémie circule très largement sur l’île

Depuis quinze jours, Saint-Martin est placée en phase épidémique 3 de la dengue. À ce stade, la préfecture de Saint-Martin, Saint-Barthélemy conduit les opérations avec l’appui de l’agence régionale de santé (ARS). 

Lors d’une conférence de presse jeudi matin à la préfecture, Vincent Berton, préfet délégué, et Paul Guibert, délégué territorial de l’ARS sur les îles du nord ont communiqué les derniers chiffres de la dengue datant du 7 décembre sur Saint-Martin et Saint-Barthélemy. 

Ces chiffres montrent une aggravation de la situation à Saint-Martin avec 170 cas cliniquement évocateurs contre 100 la semaine dernière. En revanche, «ce qui est plutôt positif, c’est que nous comptons 16 passages en urgence contre 30 la semaine passée. De plus, aucune hospitalisation n'a été notée cette semaine contre 3 la semaine dernière», relève le représentant de l’État. 

L’épidémie circule très largement sur l’île mais sans impact médical significatif. Pour autant, ces chiffres sont très «minorés», par rapport à la réalité. En effet, «beaucoup de gens ont la dengue et connaissent les symptômes de celle-ci. En ce sens, ils ne vont pas forcément se rendre chez le médecin ou à l’hôpital», explique le préfet. «Ces données ne rendent pas compte de la totalité de la circulation du virus», complète-t-il. 

Selon Paul Guibert, la situation épidémique actuelle sur l’île montre «une stabilisation d’un niveau important des cas mais pour l’heure l’impact hospitalier n’est pas problématique», indique-t-il. Le délégué territorial a notamment rappelé la mise à disposition de poissons auprès des bureaux de l’ARS situé à Hope Estate. Ce traitement biologique mange les larves des moustiques. Cependant, ce n’est pas la réponse absolue à la lutte contre la dengue, «la vigilance reste la meilleure réponse et précaution à adopter», insistent Vincent Berton et Paul Guibert. 

Concernant Saint-Barthélemy, il y a une amélioration de la stabilisation de la situation avec 82 cas cliniquement évocateurs contre 89 la semaine dernière. 31 passages en urgence contre 25 en semaine 47 (20-26 novembre). Des données «significatives», considère le préfet rapporté à la population de Saint-Barthélemy. En outre, 4 hospitalisations sont à relever contre 5 la semaine dernière.

Ainsi pour les deux territoires, plusieurs recommandations doivent être adoptées, indique l’ARS. Évitez de laisser stagner de l’eau dans des seaux, bacs à plantes, bassines, gouttières. Aussi si vous ne pouvez pas vider certains contenants, comme des bassins de poissons, des récupérateurs d’eau ou si vous vivez à proximité d’un étang, pensez à utiliser une solution de préservation aquatique biodégradable aux propriétés larvicides pour stopper le développement des larves avant leur éclosion et d’empêcher les femelles de pondre. 

À l’intérieur, changez l’eau des fleurs une fois par semaine, et n’hésitez pas à équiper vos fenêtres de moustiquaires, en particulier dans les chambres où dorment de jeunes enfants. D’un point de vue vestimentaire, notamment le soir au crépuscule et le matin, l’idéal est de porter des vêtements légers, longs et amples pour éviter autant que possible les piqûres. Utilisez la climatisation le plus possible. L’utilisation de produits à base de citronnelle naturelle peut être utile et de pulvérisations d’insecticides contre les moustiques tropicaux, en étant raisonnable sur la quantité de produit utilisé. 

Siya TOURE