19.09.2016

Pearl of China sera le «projet le plus réussi» de Sint Maarten, assurent les Chinois

Une délégation de Chinois est venue le week-end dernier à Sint Maarten afin de lancer le projet Pearl of China. L’occasion pour eux d’apporter des précisions.

Shuqiang Cui a assuré qu’il ne décevra personne. Il est le président de New Life Town Investment and Development Limited China, impliqué dans le développement de Pearl of China, ce projet ambitieux révélé il y a quelques semaines par le ministre des Finances de Sint Maarten, qui consiste en la construction de 350 chambres et 450 appartements à Little Bay. Pearl of China sera le projet «le plus réussi de Sint Maarten», a-t-il assuré.

Lors d’une conférence de presse avec les médias hollandais, il a indiqué que ce chantier allait créer quatre cents emplois. «Tous seront destinés aux locaux», a-t-il précisé avant d’ajouter que «d’autres encore seront créés par la suite». Shuqiang Cui a confié sa volonté de travailler avec la main d’œuvre locale si «celle-ci satisfait aux normes de qualité».

Manifestement, selon Yongjun He, autre membre composant la délégation en visite à Sint Maarten, la population et précisément celle qui a protesté contre ce projet le jour de sa venue [des sympathisants du Christian Party et du Hope en lice pour les élections, ont brandi des pancartes au passage de la délégation, ndlr], «ne dispose pas d’assez d’informations pour comprendre la Chine».

Depuis que ce chantier a été rendu public, les critiques en effet ne cessent de fuser sur les réseaux sociaux notamment. Même si le Premier ministre, William Marlin, affirme le contraire. Aux Chinois, il a expliqué que «les manifestations contre ce projet étaient liées aux élections mais qu’en réalité, il n’y avait pas beaucoup de protestataires et qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter».

La principale crainte exprimée par la population locale et autres touristes amoureux de l’île, est l’impact négatif du projet sur l’environnement et l’économie du territoire. Certainement les Chinois avaient-ils vu venir ces critiques et ont souhaité organiser, samedi matin au Great Bay Beach hôtel, un second «Hanwang Forum» ici à Sint Maarten. Une première édition avait eu lieu en 2012 à Pékin et Deyang et avait porté sur la thématique du développement durable et de la prévention des risques naturels. «Nous nous soucions de l’environnement plus que n’importe qui», a déclaré Shuqiang Cui lors de ce forum. «Chaque membre de notre équipe est animé par la volonté de promouvoir le développement durable et nous espérons pouvoir le faire ici à Sint Maarten», a-t-il poursuivi. Weixin Zhang, le consul de Chine basé à Curaçao a de son côté insisté sur l’intérêt socioéconomique de Pearl of China. «Ce sera une coopération gagnante pour les deux pays, il y a de nombreuses opportunités en termes d’emploi pour les St Maarteners», a-t-il confié en soulignant que déjà plus de mille entreprises néerlandaises étaient implantées en Chine et que plus de cinq cents sociétés chinoises travaillaient aux Pays-Bas et avaient permis de créer 8 600 emplois. Il a en outre rappelé que «Pearl of China sera une plate-forme pour les entrepreneurs dans la Caraïbe

Le ministre des Finances, William Gibson, est complètement convaincu par ce projet. «Il va changer notre paysage, physiquement mais aussi financièrement. Nous n’aurons plus à gérer des déficits budgétaires, nous serons en excédent», a-t-il dit aux journalistes. «Ce projet va booster notre économie», veut-il faire admettre. Et d’avouer qu’il partage la philosophie de Shuqiang Cui : «Il ne faut pas uniquement voir le profit que nous allons en tirer. Il faut aussi voir comment cela va permettre d’améliorer les conditions de vie et réduire les émissions de carbone. C’est une vision totalement innovante que nous devons avoir du développement».

Une vision qui semble effrayer certains. Parmi les slogans des manifestants samedi matin, pouvait-on lire «Nous n’avons pas peur des Chinois, nous avons peur de nos propres politiques».

Le ministre des Finances et le Premier ministre de Sint Maarten ont donné les premiers coups de pioche lors d’une cérémonie officielle aux côtés de Weixin Zhang et Shuqiang Cui. Les travaux devraient débuter dans le courant du premier trimestre 2017 et durer deux ans. Le coût annoncé du chantier serait de 120 millions de dollars. «Trouver les financements ne sera pas un problème», a confié Shuqiang Cui.

 

Rédigé avec Hilbert Haar (Today)

Estelle Gasnet
2 commentaires

Commentaires

Si on se se réfère à ce qui se passe à la Barbade... OK... C'est vraiment n'importe quoi...

Nos amis chinois ne viennent-ils pas de ratifier l'accord de Paris COP 21 ? Ce sont des références en matière environnementale ... Et si la main d'œuvre locale ne satisfait pas aux normes de qualité dans ce cas, la main d'œuvre chinoise pourra venir, ça fera aussi rentrer de l'argent dans le commerce local ...