Étang de Chevrise : «l’un des trésors naturels de Saint-Martin»

Mercredi matin a eu lieu l’inauguration des travaux de restauration écologique et paysagère d’un remblai en bordure de l’étang de Chevrise.

L’étang de Chevrise, d’une superficie totale de 236 925 m2, a été affecté à titre définitif au conservatoire du littoral par arrêté ministériel en date du 2 février 2007. Il a été confié en gestion à la Collectivité de Saint-Martin par la convention du 29 septembre 2021.

«L’étang de Chevrise est une zone humide remarquable, en particulier du fait de l’avifaune qu’elle abrite. Cette richesse a été reconnue par la prise d’un arrêté de protection de biotope depuis 2006, par la labellisation RAMSAR* en tant que zone humide d’importance internationale depuis 2011, et par la labellisation au titre du protocole SPAW* (reconnaissance à l’échelle de la Caraïbe) depuis 2012», indique le conservatoire du littoral.

À Saint-Martin, «en 1900, le sel naturel était abondant et constituait une ressource majeure pour l’économie du territoire. Saint-Martin compte actuellement 20 étangs tels que les étangs de poissons, Baie Rouge, etc. Ils font partie de notre héritage culturel. Nos ancêtres ont cultivé du sel dans ses étangs», rappelle Bernadette Venthou-Dumaine, conseillère territoriale et membre du conservatoire du littoral lors de l’inauguration.

Le conservatoire du littoral a initié fin 2019 la mise en œuvre d’un plan de reconquête des étangs qui lui ont été affectés. Celui-ci comprend des actions ciblées, tant au niveau du foncier qu’au niveau de l’aménagement et de la surveillance des étangs.

«A la fin des années 1980, lors de la construction de l’hôtel de Mont Vernon, la zone humide a été partiellement comblée en contrebas de l’hôtel afin de créer une aire de stationnement pour les véhicules, des jardins et des courts de tennis. La zone en question représente une superficie de 5 371 m2», explique le conservatoire du littoral. «Une convention d’occupation temporaire (COT) avait été accordée par le conservatoire du littoral à l’hôtel le 15 avril 2015, renouvelée le 26 juin 2018, pour donner un cadre légal à cette occupation du domaine public. Cette convention est arrivée à terme le 31 décembre 2020. Par courrier du 5 novembre 2020, le syndicat des copropriétaires de l’hôtel Mont Vernon a sollicité le renouvellement de cette convention d’occupation. A l’issue d’une période de négociations, un accord a pu être trouvé pour le renouvellement de l’autorisation d’occupation sur une emprise réduite par rapport à l’emprise initiale», complète le conservatoire.

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«Cet évènement marque une étape cruciale dans nos efforts à viser, à préserver et à valoriser notre patrimoine naturel. L’étang de Chevrise avec sa beauté et sa richesse écologique est un trésor pour Saint-Martin que nous devons protéger pour les générations présentes et futures », soutient la conseillère territoriale.

Selon Vincent Berton, préfet délégué des îles du nord, Saint-Martin «a la chance d’avoir cette grande richesse d’un environnement très réservé de très grande qualité, qu’il faut absolument protéger, un modem de l’activité touristique». Cependant, il convient que le point de ce site est assez particulier puisque l’on doit passer «un lotissement privé pour y accéder, ce qui n’est pas très accueillant». Il souhaite qu’il y ait un accès plus visible pour la population afin de découvrir ce lieu «exemplaire».

«C’est une fenêtre vers l’étang qui offre à la fois un message pédagogique sur toute la richesse biologique», poursuit Médhy Broussillon, membre du conservatoire du littoral, délégué adjoint rivages français d’Amérique.

En ce sens, le conservatoire a souhaité axer son action sur la mise en valeur du patrimoine naturel du site. L’objectif poursuivi est d’aménager le site pour que sa fréquentation soit régulière, compatible avec une découverte citoyenne, douce et mesurée et la protection du milieu naturel.

Le respect de la qualité environnementale du site, l’intégration paysagère, la discrétion des aménagements, la simplicité de leur gestion et la sécurité des visiteurs devaient être les maîtres mots de la réflexion de ce projet.

Les travaux de restauration écologique sont situés en bordure de l’étang de Chevrise et ont donc consisté à la délimitation par des potelets bois, au creusement (460 m2) d’une partie du remblai avec la création de 2 connexions hydrauliques avec l’étang, le nettoyage de la zone et des alentours, la pose de mobiliers en bois (6 transats, 2 ponts, 1 pergola et 2 bancs

rustiques).

Afin de compléter ces travaux, une signalétique a été posée : panneau de site et panneau (français et anglais) sur l’avifaune. Le tout agrémenté par la plantation de plus de 600 plantes et le ré-engazonnement du site. Un sentier piéton a également été aménagé afin de permettre aux promeneurs de longer l’étang.

Le projet a été financé dans le cadre du plan France Relance à hauteur de 135 000 € dont 35 000 € pour l’assistance à la maitrise d’ouvrage et 100 000 € pour les travaux et la plantation.

*Ramsar : Le label Ramsar est une reconnaissance de l'importance mondiale des zones humides. Il récompense et valorise les actions de gestion durable de ces sites et encourage ceux qui les mettent en œuvre à les poursuivre.

*Spaw : Le protocole SPAW vise plus particulièrement le renforcement des zones protégées dans la zone Caraïbe, la définition de lignes directrices de gestion des espèces et des zones protégées, la conservation des espèces menacées et en danger, et la conservation et l’utilisation durable des écosystèmes côtiers et marins.