12.05.2023

Exercice d’évacuation des passagers à l’aéroport de Grand Case

Mercredi, l’aéroport de Grand Case organisait une simulation d’un déversement de produit chimique accidentel. L’objectif était de mettre en pratique les gestes et procédures sauveteur secouriste du travail (SST)/évacuation en cas d’incendie dispensés en formation continue au personnel de l’aéroport.

L’exercice s’est déroulé dans la matinée pendant près de deux heures. Ont participé les acteurs intervenant dans le domaine de la sûreté, de l’urgence et de la sécurité sur la plateforme aéroportuaire. Il s’agissait de tester la réaction des acteurs concernés par une situation réelle de ce genre mais aussi des passagers.

Les exercices de ce type d’évacuation permettent aux employés et aux passagers de se familiariser avec les procédures d’urgence, leurs voies d’évacuation et les lieux de rassemblement, de sorte qu’en cas d’urgence réelle, ils réagissent correctement.

Un scénario a été mis en place. «Quinze passagers sont en attente en salle d’embarquement du vol 111 d’Air Toxica. Les agents de passage commencent l’embarquement des voyageurs. Les agents de sûreté et de la police aux frontières (PAF) sont en poste. Les services techniques de l’aéroport dans leur 4x4 déversent accidentellement un produit qu’ils transportaient, de l’acide sulfurique, au niveau d’une porte côté piste de la salle d’embarquement », explique Sabrina Charville, directrice qualité et de développement durable EDEIS, aéroport de Grand Case.

L’acide sulfurique est produit toxique, dangereux qui provoque de la fumée, celle-ci peut être mortelle et causer une grave irritation du nez et de la gorge. Les symptômes peuvent comprendre la toux, des difficultés respiratoires et une pression à la poitrine.

L’acide sulfurique a provoqué de la fumée qui s’est propagée dans la salle d’embarquement, l’alerte est donc déclenchée. Certains passagers commencent à tousser. Le personnel de l’aéroport procède rapidement à l’évacuation des voyageurs, dont une victime au sol et inconsciente à l’extérieur de l’aéroport. Les gestes et méthodes acquises en formation d’évacuation incendie (SST) sont prodigués.

Les pompiers de la ville interviennent sur les lieux. Un groupe est sur la piste avec une lance à eau, les autres entrent dans la salle d’embarquement, ils vérifient qu’il ne reste plus personne dans salle d’embarquement. Ils constatent alors une autre victime en arrêt cardiaque dans les toilettes. Ils l’évacuent à l’extérieur pour lui prodiguer les soins.

Cette matinée a mobilisé les pompiers de la ville, de l’aérodrome, les personnels aéroportuaires (près d’une vingtaine), des scolaires en BTS qui simulaient les passagers et la PAF. Aucun produit chimique n’a été épandu en réalité.

La dernière fois que ce type d’exercice a eu lieu c’était en 2015, indique Sabrina Charville. Mais, « c’était en interne, nous n’avions pas fait intervenir les pompiers de la ville. Cette matinée était un évènement préparé depuis longtemps, il était nécessaire aussi de faire intervenir les pompiers car ils sont des acteurs importants», précise-t-elle.

Enfin, un retour d’expérience a été établi et il a été observé «des manquements en termes de communication, la synchronisation entre les services de l’aéroport et les pompiers de la ville etc.» «Il faut qu’on travaille sur la complémentarité », convient Sabrina Charville qui aimerait que les pompiers puissent venir plus souvent. Elle espère également que ce type d’exercice soit plus récurrent.

Siya TOURE