Études et logement en métropole : pour que chaque étudiant ultramarin soit accompagné
Une députée de la Réunion a attiré l’attention via une question écrite de la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche sur les difficultés rencontrées par les étudiants ultramarins à trouver un logement étudiant au moment de s'installer en France métropolitaine.
«En un peu moins de 20 ans, selon les chiffres du ministère, la population étudiante a augmenté de 650 %. Actuellement, ce sont 38 000 étudiants des outre-mer qui suivent des études supérieures dans l'Hexagone dont 6 000 nouveaux entrants. Entre 2018 et 2019, dès la mise en place de Parcoursup, le nombre d'étudiants ultramarins contraints de quitter leur territoire a augmenté de 14 % », rappelle Karine Lebon. Et de souligner les situations souvent précaires des étudiants originaires des outre-mer.
«Il existe, en effet, aujourd'hui des dispositifs donnant, à niveau de bourse égal, la priorité aux étudiants ultramarins dans l'attribution d'un logement en résidence universitaire. Les étudiants ultramarins sont frappés par une discrimination au logement liée à la situation géographique et économique de leurs garants. La garantie VISALE permet, en partie, de pallier ce problème, mais expose à une autre forme de discrimination de la part des bailleurs privés », argue-t-elle.
La députée indique que «l'état et la qualité de nombreuses résidences poussent ces étudiants à s'orienter vers le privé, quitte à aggraver leur situation économique et celle de leurs parents » et qu’ils sont «de plus en plus nombreux à se tourner vers des associations de solidarité pour pallier le manque d'accompagnement des services de l'État et les difficultés à trouver un logement étudiant, alors même qu'ils sont prioritaires à niveau de bourse égal ».
Karine Lebon demande alors à la ministre «d'entreprendre les démarches pour la mise en place d'un plan d'accompagnement de chaque étudiant ultramarin faisant le choix ou étant contraint de quitter son territoire ». Elle demande également à ce que les différents CROUS du pays travaillent à mettre en place des conditions d'accueil dignes. Cela implique un travail de lutte contre une insalubrité dénoncée par de nombreux syndicats étudiants.
La question a été publiée au Journal officiel de la République mardi et n'a pas encore de réponse.