01.02.2023

Economie bleue : un état des lieux confirme le potentiel de Saint-Martin

Fin 2021, la Collectivité avait lancé un avis d’appel public à la concurrence pour sélectionner un cabinet consultant dans l’élaboration de sa stratégie de l’économie bleue.

Le prestataire devait établir un diagnostic du territoire de Saint-Martin en matière d’économie bleue, «élaborer une stratégie prospective grâce à une vision concertée des différents acteurs du territoire» ainsi qu’accompagner le pilotage de la mise en œuvre des actions stratégiques définies. A l’issue de la procédure d’appels d’offre, le cabinet BRL Ingénierie a été retenu.

Les travaux ont débuté en 2022 avec une concertation de la population et des professionnels du secteur puis avec l’organisation d’assises début novembre. Pour rappel, plusieurs ateliers ont eu lieu autour des grands enjeux de l’économie bleue : tourisme, environnement, nautisme et plaisance, chantiers navals et carénage, formation, port, transport et infrastructures, pêche et aquaculture et gouvernance.

Après plusieurs semaines de synthèse de l’ensemble des informations récoltées lors des entretiens, ateliers, visites sur le terrain, le cabinet est aujourd’hui en mesure de livrer un diagnostic, un état des lieux de la partie française en matière d’économie bleue. Il en ressort que de toutes les régions ultrapériphériques (RUP), Saint-Martin est la moins avancée dans la mise en place de sa stratégie.

Secteur d’activité par secteur d’activité, BRL Ingénierie a dressé les forces et les faiblesses. Le rapport n’apprend rien de bien nouveau : les forces et faiblesses listées sont celles identifiées par l’ensemble des professionnels depuis des années. Quant aux opportunités, elles ne sont pas nouvelles non plus. «Saint-Martin présente un fort potentiel en termes de développement, par le biais notamment des secteurs de l’économie bleue. L’île dispose en effet d’un patrimoine naturel terrestre et marin exceptionnel avec, entre autres, la présence de récifs coralliens, de mangroves, d’herbiers marins et une faune remarquable », peut-on lire dans le rapport.

BRL Ingénierie rappelle que «l’environnement de Saint-Martin représente le principal atout de l’île (…) Or la population locale n’est pas particulièrement sensibilisée à la cause environnementale. Au passage, les Saint-Martinois ne sont pas particulièrement tournés vers la mer, d’un point de vue culturel. Les besoins sont donc nombreux : il s’agit tout d’abord d’instiguer une réelle conscience environnementale au sein de la population et auprès des touristes.» Le cabinet confirme que «les métiers de la mer manquent globalement d’attractivité auprès de la population de Saint-Martin ». Pourtant, ils «pourraient se révéler être un vecteur de développement substantiel, mais ils pâtissent de la mauvaise image de l’aspect marin auprès des habitants».

BRL Ingénierie est néanmoins convaincu que «tous les secteurs de l’économie bleue présentent un potentiel de développement à différentes échelles. Néanmoins, pour répondre aux enjeux dans ces différents secteurs, plusieurs barrières sont à surmonter. Ces barrières, communes à chacun des secteurs de l’économie bleue (manque de foncier, infrastructures en mauvais état, manque de communication entre les privés et l’administration, etc.), impactent le développement de Saint-Martin de façon transversale ».

Cinq défis pour le développement de l’économie bleue saint-martinoise ont été identifiés : le développement d’un tourisme haut de gamme, qui valorise le patrimoine de Saint-Martin, et notamment son patrimoine naturel ; la réparation et l’adaptation des infrastructures de l’économie bleue (port, pont, marinas, mais aussi infrastructures connexes telles que les capitaineries et le système de collecte et traitement des déchets) ; la formation de personnel qualifié dans les différents secteurs de l’économie bleue qu’ils soient établis ou en projet ; la mise à niveau de la gestion du foncier, ainsi que la mise à disposition de nouveaux espaces ; soutenir les activités de réparation navale, le nautisme de plaisance et les sports de glisse ; développer les activités transversales avec le couplage de deux ou plusieurs activités (par ex. écotourisme et pêche sportive, recherche scientifique et tourisme, etc.).

Ces «données solides» vont permettre à la Collectivité, assure-t-elle, «de bâtir plus sereinement la nouvelle stratégie de l’économie bleue du territoire», une «stratégie en parfaite cohérence avec les besoins du territoire». Y a plus qu’à.

Télécharger le diagnostic : 

Estelle Gasnet