08.03.2016

De plus en plus de femmes au chômage à Saint-Martin

Le marché du travail des femmes se détériore fortement depuis 2009.

Aujourd’hui étant la Journée internationale de la femme, plusieurs études sont publiées dans le monde dont en France sur les inégalités entre les hommes et les femmes sur le marché du travail. L’occasion pour le Soualiga Post d’apprécier l’évolution du marché pour l’emploi des femmes à Saint-Martin ces dernières années.

Au 31 janvier 2016, elles sont 2 529 à être inscrites à Pôle Emploi, soit + 2,3 % que l’an passé. Ou +6,5 % par rapport à il y a trois ans. Le marché du travail des femmes s’est fortement détérioré en 2009, année durant laquelle la barre des 2000 femmes inscrites à l’Anpe a été franchie pour la première fois. Dans le courant de cette année, un record a été enregistré avec un pic à quelque 2 250. Depuis, les chiffres n’ont cessé d’augmenter pour dépasser fin 2012 le cap des 2 500 femmes inscrites à Pôle Emploi. De nouveaux records ont été observés entre août et octobre 2014 avec plus de 2 600 femmes à la recherche d’un travail ; en septembre la barre des 2700 a failli être atteinte (2 691).

Durant la décennie précédente, la progression a été tout aussi importante. Entre 2001 et 2008, le nombre de femmes sans emploi a augmenté de 75 %, passant ainsi de 912 à 1 596. Il convient néanmoins d’être prudent dans la comparaison des chiffres entre les années 2000 et aujourd’hui car, entre temps, la méthode de calcul et donc de publication des données a changé. Il n’en demeure pas moins que d’année en année, les femmes sont toujours plus nombreuses à rechercher un emploi.

 

800 FEMMES DE PLUS QUE LES HOMMES

A 31 janvier 2016, elles sont 800 de plus que les hommes enregistrées à Pôle Emploi. Aujourd’hui six personnes sur dix à la recherche d’un emploi sont des femmes. Elles ont représenté jusqu’à deux tiers des sans emploi il y a dix ans. En 1990, elles n’en représentaient qu’un tiers. L’absence de données précises quant au profil des femmes (âge, formation, etc.) rend difficile l’explication de leur taux de chômage. On peut toutefois supposer qu’elles ont toujours été nombreuses à rechercher un travail mais pas toujours autant à effectuer la démarche officielle en s’inscrivant à Pôle Emploi.

Aujourd’hui, plus de 60 % des femmes enregistrées ont entre 25 et 49 ans. Soit cette tranche en âge de procréer ou d’élever leur(s) enfant(s). Au vu des difficultés de garde (peu de crèches et d’assistantes maternelles), il est à accepter que certaines femmes ne peuvent exercer une activité professionnelle le temps que leurs enfants puissent être scolarisés. Le manque d’infrastructures de la petite enfance constitue un frein certain à l’accès au travail des femmes.

 

Nota bene : tous les chiffres cités dans l’article sont issus d’enquêtes de la direction du travail et de l’Insee.

Estelle Gasnet