14.03.2022

A la recherche de parrains et marraines de baleines à bosse

Parce que nos eaux sont peu profondes, les baleines à bosse aiment y venir en cette saison. La première raison est pour se reproduire. Les mâles qui paradent en sautant pour impressionner les femelles, chantent également et leurs sons peuvent être entendus par les femelles en raison de la faible profondeur des fonds. La seconde raison est pour mettre bas et éduquer plus facilement les baleineaux à se nourrir.

Entre janvier et mai-juin, ces mammifères marins sont observés proche de nos côtes avant qu’ils ne repartent dans l’Atlantique Nord. Le bassin entre Saba, Saint-Martin et Anguilla est le second bassin de la Caraïbe après le sanctuaire du Banc d’Argent en République dominicaine, de reproduction des baleines à bosse. Plusieurs centaines de cétacés les fréquentent annuellement.

Depuis 2014, plusieurs associations dont la Réserve Naturelle, Megaptera, mon école ma baleine et le sanctuaire Agoa, étudient le comportement de ces mammifères dans nos eaux via des campagnes d’observation mais aussi d’écoute de leurs sons. Par exemple un hydrophone a été installé au large de Tintamare. Dix balises ont également été posées sur des animaux en 2014 et 2019 afin de les suivre. «Toutes ces informations ainsi récoltées ont permis de constater que les baleines reviennent régulièrement dans nos eaux, remontent vers le Nord vers le Canada, et que certaines traversent l’Atlantique et vont vers l’Islande», précise Michel Vély de l’association Megaptera. «Les étudier permet de comprendre leur comportement et ainsi de mieux les protéger en prenant des mesures adaptées», complète Julien Chalifour de la Réserve naturelle de Saint-Martin.

Dans cette optique d’approfondir ces connaissances, les associations vont poser prochainement de  nouvelles balises. Si ces outils sont importants pour les scientifiques, ils coûtent cher, quelque 3 000 euros l’unité. Aussi les associations locales cherchent-elles cinq sponsors, parrains ou marraines.

La baleine qui portera une balise, sera «baptisée » ou identifiée par le nom de son sponsor. Des campagnes d’informations seront menées pour montrer le comportement du mammifère, son trajet dans les océans et sensibiliser le public à leur protection.

Une présentation du projet sera faite lors de la fête de la baleine organisée par Metimer le 3 avril prochain à la Baie orientale. Les entreprises ou autres mécènes souhaitant soutenir cette action, peuvent contacter Métimer.

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Estelle Gasnet