22.02.2022

Des projets non réalisables faute de compétence de la COM

Hope Party a présenté des projets dont la réalisation n’est pas la compétence de la COM.

Il y a des projets que la Collectivité peut porter, d’autres pas. Non pas par manque de budget mais tout simplement car cela n’est pas de son ressort. En 2007, la Collectivité a hérité de certaines compétences (fiscalité, urbanisme, logement, tourisme, etc.) et l’Etat en a conservé certaines comme celles de la santé, l’environnement ou de la justice. C’est pourquoi la COM ne pourra jamais mener des projets dans ces domaines. Pourtant la liste Generation Hope menée par Jules Charville en a inscrit certains dans son programme.

Inspirée du Grenelle des violences conjugales, Generation Hope veut par exemple «mettre en place le dispositif téléphone grand danger pour les femmes victimes de violences conjugales ». Ce dispositif dit TGD est une initiative nationale et appliqué dans chaque territoire. Le téléphone est attribué par le procureur de la République et non pas par la Collectivité qui, elle, ne peut que soutenir la mesure. Ce dispositif est déjà déployé à Saint-Martin ; le territoire est doté de deux téléphones depuis juin 2021. Les bénéficiaires sont suivies et accompagnées par l’association Trait d’Union qui propose également des logements d’urgence pour les victimes de violence.

Autre projet que Generation Hope ne pourra concrétiser mais uniquement soutenir, celui de «mieux doter l’hôpital public en moyens» avec «un scanner, un laboratoire, davantage de lits, de ressources humaines, etc.». Toutes ces mesures sont du ressort de l’Etat (agence régionale de santé) et non de la Collectivité.

Lors de la présentation de son programme, Generation Hope a également indiqué qu’elle «réhabilitera la marina Oyster Pond», site entièrement détruit par le passage de l’ouragan Irma. La première difficulté dans ce projet est une question de propriété : la marina est un site privé et non public. En annonçant ce projet, Generation Hope conçoit que la marina (infrastructures) se situe en partie française ; or jusqu’alors les autorités de Sint Maarten ont toujours revendiqué et affirmé l’inverse. Le passage de la frontière fait toujours l’objet de négociations entre la France, les Pays-Bas, Saint-Martin et Sint Maarten. Des discussions sont toutefois en cours et devraient aboutir à un accord d’ici la fin de l’année.

Estelle Gasnet