18.02.2022

Les trois projets phares que D. Gibbs n’a pas encore pu mettre en place

Réforme fiscale, aménagement du front de mer, Congres United. Trois projets ambitieux, les trois chevaux de bataille de Daniel Gibbs. Il les promeut depuis plusieurs années mais n’est toujours pas parvenu à les concrétiser.

Front de mer de Marigot

Quand on parle aménagement du front de mer à Marigot, automatiquement on pense Daniel Gibbs. Fin des années 2000, il avait été associé à un vaste projet porté par un groupe canadien, qui n’a jamais été plus loin qu’une présentation sur papier. Pour autant, Daniel Gibbs n’abandonne pas l’idée.

Alors que l’équipe politique en place entre 2012-2017 a échoué à trouver un investisseur pour aménager le front de mer (un appel à candidature avait été lancé mais s’est révélé infructueux), le leader de l’Union pour la démocratie revient en 2017 avec un projet révisé, celui du Grand Marigot. Bien qu’élu, il ne peut démarrer le chantier ;  Irma imposant d’autres priorités. La réhabilitation du front de mer en redeviendra une en 2020.

Décembre 2020, le président de la COM invite les médias locaux à une présentation du projet et annonce le lancement du concours d’aménagement urbain à partir d’un cahier des charges établi par le président et les élus. Le nom du candidat dont la proposition architecturale sera retenue, doit être annoncé en juin 2021.

Juin 2021, la COM indique que trois candidats ont été présélectionnés (l’agence APS, Richez Associés et Oualachou et Choi), que le lauréat sera annoncé le 22 juillet et que les travaux débuteront début 2022.

Janvier 2022, Daniel Gibbs confirme aux médias qu’un candidat a bien été sélectionné mais qu’un retard a été accusé dans la procédure administrative de notification. Le chantier est d’autant reculé. La date de la pose de la première pierre n’est pas encore programmée.

Réforme fiscale

Il faut réformer notre fiscalité. Cette phrase, Daniel Gibbs l’a prononcée des dizaines de fois. Il a inscrit cet objectif dans son programme électoral de 2012, puis de 2017. Elu, il peut essayer de l’atteindre. En décembre 2017, la COM lance un marché public pour recruter un cabinet. Le 28 février 2018, Fidal est choisi par les trois membres du conseil exécutif présents ce jour.

La mission de cette entreprise basée en Loire Atlantique se déroule en deux phases : la première consiste en la réalisation d’un diagnostic du système fiscal actuel (forces et faiblesses) et à l’analyse concurrentielle du territoire par rapport à son environnement régional ; la seconde phase en la refonte du système fiscal sur la base du diagnostic, des objectifs politiques et des projets d’investissements futurs, à la réécriture du code général des impôts et à l’organisation d’un pôle de contrôle local au sein des services de la direction des finances publiques (DGFIP). Le coût de la prestation est de 500 000 euros hors taxe et frais de déplacement.

Les propositions tardent toutefois à être communiquées. Daniel Gibbs est régulièrement interrogé par les membres de l’opposition sur leur mise en place. Les conseillers territoriaux qui ont quitté la majorité il y a quelques semaines, ont confié ne pas avoir eu connaissance du projet de réforme.

Pourtant début 2021, Daniel Gibbs a assuré «le travail était terminé, que la réforme était prête depuis 2019» mais qu’il ne pouvait la mettre en œuvre car la direction des finances publiques ne l’avait pas validée. «Selon la loi organique, le recouvrement des impôts est effectué par l’Etat, nous devons donc nous assurer que nos propositions sont adaptées aux systèmes de l’Etat», explique-t-il. Dans cette attente, les propositions sont gardées secrètes.

United congress

Autre grand projet politique de Daniel Gibbs, l’installation d’un «Congrès de Saint-Martin» ou «United Congress French and Dutch Saint-Martin». Cet organe réunirait les autorités des parties française et hollandaise de l’île, qui pourraient délibérer sur des décisions dont l’enjeu est commun. Daniel Gibbs l’avait inscrit dans le rapport parlementaire sur Saint-Martin qu’il avait cosigné en 2014 lorsqu’il était député, et dans son programme électoral en 2017.

A chaque cérémonie célébrant la coopération, le sujet revient sur la table. En 2021, Daniel Gibbs confiait y croire (encore) «fermement». Mais ne parvient pas à le concrétiser. Faut de volonté de la partie hollandaise. «Il y a l’amour mais j’attends les preuves… », a-t-il confié en début d’année lors d’une conférence de presse.

Estelle Gasnet