09.12.2021

La cuisine locale peut «prendre du niveau grâce aux producteurs locaux»

Lors du festival de la gastronomie qui s’est achevé le 30 novembre dernier, plusieurs chefs de métropole et des Antilles sont venus partager leur savoir-faire et déguster la cuisine locale. Parmi eux, Jimmy Bibrac. Originaire de la Guadeloupe, il a guidé ses confrères métropolitains. «Nous n’avons pas l’habitude de cette cuisine, alors Jimmy nous a orienté. Il nous a aussi montré beaucoup de plantes et expliqué comment les utiliser», explique Laurent Huguet, chef installé en Alsace.

En Guadeloupe, Jimmy Bibrac a misé sur les ingrédients locaux : il cultive une partie des légumes qu’il cuisine et s’approvisionne chez les producteurs locaux. Un défi que, selon lui, les chefs saint-martinois devraient également relever. «L’avenir de Saint-Martin, c’est sa cuisine », pense-t-il. Il se dit convaincu qu’elle peut «prendre du niveau grâce aux producteurs locaux». «Mais il faut qu’il y ait une envie des chefs locaux de pouvoir les chiner », admet Jimmy Bibrac qui est allé avec les chefs métropolitains, visiter quelques agriculteurs notamment à Colombier et Bellevue.

«L’excuse que l’île est sèche une fausse excuse», estime-t-il. «Ici vous préférez acheter des tomates qui viennent d’en face (d’Anguilla, ndlr) car vous trouvez qu’elles sont meilleures que celles qui sont importées d’Europe. Mais croyez-vous qu’en face, l’île qui est plate, est plus humide ? », lance-t-il. Jimmy Bibrac encourage fortement les chefs à nouer des partenariats avec les producteurs et à mettre en valeur leurs produits dans leur carte. Il estime que c’est gagnant-gagnant.

A la question, aimeriez-vous ouvrir un restaurant à Saint-Martin ? Il répond : «oui si on me donne l’opportunité d’avoir un hectare » pour pouvoir cultiver ses propres produits.

(crédit photo : Alain Warth)

Estelle Gasnet