08.12.2021

MSC Croisières a conçu 2 itinéraires au départ de Philipsburg cet hiver

«Il y a encore six semaines, rien n’était sûr. Mais, ça y est c’est parti !», a lancé Patrick J. Pourbaix le directeur général France de la compagnie européenne MSC Croisières lorsque le Seaview a quitté le port de Pointe Blanche dans la soirée de dimanche pour entamer une nouvelle saison dans la Caraïbe.

MSC Croisières, première compagnie privée de croisières au monde, a positionné l’un de ses 19 navires cet hiver aux Antilles et a choisi Philipsburg comme port d’embarquement, une première. En effet, la compagnie avait l’habitude de faire escale sur la friendly island et d’embarquer ses passagers en Martinique ou en Guadeloupe – deux marchés émetteurs importants – mais en raison du contexte sanitaire, elle a dû imaginer de nouveaux itinéraires. Ils ont été dessinés en fonction des territoires ouverts au tourisme, les deux îles françaises n’en faisant pas partie ; le gouvernement français interdit toujours les paquebots de plus de 1 000 passagers d’y accoster.

MSC a ainsi retenu Barbade, Sainte-Lucie, Grenade, St Kitts et Nevis, Antigue, la Dominique ainsi que les îles vierges et préparé deux itinéraires, en sachant que Philipsburg et Bridgetown sont deux ports d’embarquement. Contrairement aux autres compagnies qui croisent dans la Caraïbe et qui attirent essentiellement des Américains, MSC cible une clientèle principalement européenne. St Maarten lui permet alors de capter les marchés français, allemand, italien, antillais et Barbade le marché britannique grâce aux vols directs avec Londres.

«Entre Paris et Juliana, nous avons affrété un vol Air Caraïbes tous les dimanches », précise Patrick J. Pourbaix qui a aussi entamé des négociations avec Air France pour pouvoir acheminer ses clients selon la demande. Encore à ce jour, les compagnies ne sont en effet pas en mesure de se projeter et enregistrent beaucoup de réservations de dernière minute. L’été dernier en Méditerranée, MSC Croisières a toutefois réalisé 40 % de son activité, «ce qui est très bien au vu du contexte», commente le directeur qui rappelle que le port de Marseille n’a rouvert qu’en juillet et que la compagnie ne peut exploiter que 70 % de sa capacité à cause des contraintes sanitaires.

Cet hiver, dans la Caraïbe, MSC Croisières espère aussi faire «une saison honorable». C’est du moins le message lancé par Patrick J. Pourbaix aux voyagistes métropolitains et antillais invités cette semaine à découvrir le bateau et le nouvel itinéraire. «Nous devons construire l’hiver ensemble », a-t-il confié. Les professionnels du voyage ont été rassurés quant au protocole sanitaire à bord mais aussi en escale, chaque île ayant ses propres règles permettant aux touristes de descendre et de faire des excursions.

Choisir Philipsburg comme tête de ligne est également un moyen pour MSC de tester et de mieux analyser le marché saint-martinois. «La Martinique et la Guadeloupe représentent un gros marché avec quelque 70 000 personnes qui partent en croisière chaque année. Mais c’est vrai qu’il y a aussi des demandes sur Saint-Martin et que l’île présente des avantages », conçoit le directeur.

Le Seaview a quitté Philipsburg dimanche dernier pour aller à Barbade, Sainte Lucie, Grenade et St Kitts et Nevis et reviendra ce dimanche. Il repartira quelques heures plus tard pour Antigue, Barbade, la Dominique et les îles vierges. Il alternera ainsi tout cet hiver.

Estelle Gasnet