28.07.2021

Vers une agriculture durable à Saint-Martin

Le PTAD place l’agroécologie au cœur des orientations de la production agricole.

Les membres du conseil territorial ont approuvé le Plan territorial d’agriculture durable (PTDA) le 1er juillet dernier. Une délibération destinée à contribuer à la diversification de l’économie saint-martinoise en développant le potentiel agricole de Saint-Martin.

Ce plan, d’une longueur de 39 pages, a été rédigé grâce à un partenariat Etat/COM, et en y associant la CCISM et le COSDA (Comité d’orientation stratégique et de développement agricole). « Les socio-professionnels ont donc été dûment associés à la rédaction de ce document » a souligné Daniel Gibbs lors de sa présentation de la délibération.

Le PTAD est un document de planification permettant de fixer les grandes orientations de la politique agricole, agroalimentaire et agro-industrielle sur le territoire. Ces orientations tiennent compte à la fois des résultats d’un diagnostic fondé sur les spécificités du territoire et sur les enjeux économiques, sociaux et environnementaux : aménagement et développement durable du territoire rural, protection et mise en valeur des terres agricoles, préservation de l’agriculture traditionnelle, des ressources naturelles, des milieux naturels et de la biodiversité, développement des filières de production, de transformation et de commercialisation…

« Fondée autrefois sur l’exploitation des marais salants et de la culture du tabac puis sur celle du coton et de la canne sucre, l’économie de Saint-Martin est aujourd’hui résolument tournée vers le tourisme. L’agriculture, l’élevage et la pêche ne constituent que des activités marginales et ont un impact négligeable sur l’économie de Saint-Martin » introduit le document avant de dresser un diagnostic détaillé de l’état de la filière agricole en partie française « 45 exploitations agricoles dénombrées sur le territoire au dernier recensement agricole (2010) : exploitants majoritairement pluri-actifs, 90 % sont dédiées à l’élevage, et en majorité éleveurs bovins : évaluation à 800 bovins au total, élevés de manière extensive à l’herbe, dont 300 vaches allaitantes et 200 abattages annuels (2011) soit 7,5 % de la consommation de l’île, une exploitation maraîchère pratiquant la vente directement ».

Selon l’Insee le secteur de l’agriculture représentait 0,3 % de l’emploi à Saint-Martin en 2016 et avait encore diminué en 2018 d’après les données de la Caisse générale de la sécurité sociale.

Le PTAD liste les atouts (pratiques agricoles vertueuses…) et les faiblesses (difficultés d’accès à l’eau…), mais surtout les actions à mener :

- développer la production et encourager les installations

- renforcer et faciliter l’accompagnement technique, pédagogique et financier

- mieux connaître les filières pour recenser les acteurs et les pratiques en vigueur, en vue ensuite d’améliorer ces dernières, d’acquérir des référence des production et d’assurer un suivi technique des exploitants en mesure de proposer des conseils à l’ensemble des filières de production du territoire

- améliorer les performances sociale, économique, écologique et sanitaire et soutenir les projets agroécologiques innovants en vue de favoriser une production agricole répondant à une demande croissante pour une production locale de qualité et respectueuse de l’environnement

- valoriser la production locale et développer l’aval de la filière afin d’accroître la valeur ajoutée de la production agricole saint-martinoise.

Dans un premier temps ce plan décline uniquement les actions relatives à l’agriculture durable, puis évoluera, dans un second temps, vers le plan territorial de l’agriculture durable, de l’alimentation et de la pêche, par l’intégration des parties relatives à l’alimentation et à la pêche restant à élaborer.

Après avoir été mis à la disposition de la population pendant un mois du 7 avril au 7 mai inclus, aucune observation n’a été enregistrée c’est pourquoi il était soumis à l’approbation du conseil territorial.

« Un bilan global de cette mise en œuvre sera établi 7 ans au plus tard apprès approbation du PTAD, soit en 2028. Là encore, nous travaillons pour l’avenir des Saint-Martinois.La délibération qui vous est à présent proposée est destinée à contribuer à la diversification de l’économie saint-martinoise en général, et à développer notre potentiel agricole en particulier. » expliquait Daniel Gibbs.

Fanny Fontan