21.07.2021

La COM toujours bloquée : des agents exigent le départ de la DGS

La trentaine d’agents de la COM en grève et soutenue par le syndicat UNI.T 978, poursuit sa mobilisation.

Mardi 20 juillet, les services de la Collectivité étaient toujours bloqués par une trentaine d’agents. La réunion de la veille semblait laisser entrevoir une avancée dans la crise, mais la délégation représentant les grévistes n’a pas souhaité participer à celle prévue ce mardi. « Hier nous avons engagé une discussion avec six élus et le président mais aujourd’hui nous n’avons vu arriver que deux des élus présents hier, la DGS et des DGA. Comment continuer une discussion si les interlocuteurs changent ? » explique Francilène Paines, secrétaire générale adjointe d’UNI.T 978. D’autant plus que les grévistes n’entendent pas négocier avec la DGS qu’ils accusent de discrimination et dont ils exigent le départ, ni avec les DGA dont ils questionnent les compétences.

Pour une discrimination positive à l'embauche

Barrières, palette et une porte sur laquelle la première de leurs 30 revendications était clairement exprimée (« prends la porte DGS ») bloquaient la rue V. Marasse. « à quel titre Monsieur Laigneau nomme-t-il des agents alors qu’il n’est pas DRH ? Madame la DGS ne s’entoure que de personnels métropolitains qui ne connaissent pas le territoire, ne connaissent pas le projet du territoire et n’ont pas de considération pour notre statut de collectivité d’outre mer. Quelle est la qualification de M Binvel ? A-t-il les qualifications et les compétences pour être DGA ? Doit-on penser que les agents de la FPT de Saint-Martin ont fait jouer leurs droits à la mobilité du fait de l’incompétence de la DGA ? Pourquoi autant de chargés de mission au service de la DGS en plus des cabinets de conseil ? Nous demandons également que les ressources humaines soient rattachées à la DGA des ressources. Le directeur adjoint M Leblanc sera donc encadré dans son travail par le DGA des ressources. Enfin nous demandons un roulement des DGA pour que assurer les intérims de la DGS. Rien n’explique ni ne justifie qu’un seul DGA assure systématiquement tous les intérims de la DGS. » pouvait-on lire sur des panneaux affichés devant l’hôtel de la collectivité.

Pilotés par le syndicat UNI.T 978, les grévistes disent avoir dénombré « une bonne cinquantaine de jeunes saint-martinois de niveau supérieur qui travaillent dans des administrations de France hexagonale » et demandent que les postes de cadres à la COM soient en priorité attribués aux cadres du territoire. « Nous voulons que nos jeunes prennent place par mérite » avance Francilène Paines qui fustige le clientélisme.

"Des réformes impopulaires mais nécessaires"

En dix jours de grève, quatre réunions de négociations ont eu lieu avec le président de la COM. Aucune n’a abouti à un accord bien que la gouvernance de la COM estime avoir répondu à la plupart des revendications des grévistes par courrier. « Nous sommes et avons toujours été ouverts à la discussion, malgré le blocage » fait remarquer Daniel Gibbs lors d’une conférence de presse qui s’est tenue mardi midi à la COM en présence de six élus de la majorité.

Toutefois, ces réunions ne consistent qu’en une discussion autour du premier point des négociations, condition préalable des grévistes à l’examen des 29 autres, à savoir le départ de la DGS. C’est donc ce premier point qui fait toujours blocage. « Je ne vois pas comment travailler sans une DGS » explique le président qui revient, outre la série de défis (Irma, grève CTOS, PPRN, Covid-19…) qu'a dû relever son équipe, sur les dysfonctionnements au sein de la COM dont sa mandature a hérité et des « réformes impopulaires mais nécessaires » qu’elle s’est engagée à faire. Réformes recommandées entre autres par la Cour des Comptes. « Il a fallu après Irma faire appel à une externalisation pas pour remplacer qui que ce soit mais pour accompagner la COM » rappelle-t-il en précisant préparer ainsi l'avenir des Saint-Martinois. « Comme nous avons dû faire faire à une multitude d’urgence, nous comprenons qu’il ait pu y avoir parfois des incompréhensions, des frustrations, mais nous pouvons toujours en discuter et trouver des solutions » insiste le président qui ne comprend pas ce blocage et s’interroge sur les réels intérêts d’un tel mouvement.

Manque de bureaux au sein de la COM

Quant au local de la police territoriale qui une fois rénové a été attribué à la DGS et ses équipes, déclenchant la mobilisation, le président a rappelé avoir dès l’expression de leur mécontentement, proposé d’autres solutions qu’ils considérait plus adaptées à leur effectif (10 agents de la police territoriale contre presque 40 aujourd’hui) et finalement accepté qu’ils le récupèrent. « Les cordonniers sont les plus mal chaussés » avance-t-il pour illustrer le fait que l’hôtel de la Collectivité endommagé par Irma soit le dernier bâtiment à être rénové car la priorité était, entre autres, aux établissements scolaires. Le personnel de la COM, qui s’est en plus renforcé, manque donc de bureaux. « Si tout le monde avait eu de la place nous n’aurions pas eu cette discussion. Nous nous sommes simplement dit, voilà le bureau que nous avons, qui rentre dedans » renchérit Valérie Damaseau qui assure que les élus sont prêts à sacrifier cette mandature pour laisser une organisation juste, qu’ils ont tout fait pour que les agents de la COM gagnent en compétences et tenté de privilégier des recrutements locaux et en interne. « Il ne s’agit pas d’un débat de personne mais de réussite du territoire dans son intégralité. Nous présentons nos excuses si certains se sont sentis maltraités car cela n’a jamais été notre intention. » ajoute la première vice-présidente.

« Nous appelons au calme, à la raison et à un véritable dialogue. Si nous avons pu causer un sentiment d’injustice ou fait des erreurs, nous veillerons à les corriger . Il est vital que la direction des affaires financières puisse continuer à travailler » affirme Daniel Gibbs qui demande que la majorité des agents de la COM qui souhaite travailler puisse accéder notamment aux locaux de cette direction. « Il y a encore tellement de choses à faire encore pour ce territoire ce serait dommage de rester bloqué sur une situation pareille ».

 

Infos pratiques :

Mardi, les services de l’état civil étaient ouverts et les élus pouvaient accéder à leur bureau. Aujourd’hui, en raison de la fête de Grand Case, les services de la collectivité sont fermés.

Les administrés souhaitant prendre contact avec les services de l’Etat civil pour le suivi urgent de leur dossier passeport, carte d’identité ou tout autre acte d’Etat civil, sont invités à adresser leur demande par mail à l’adresse suivante: etat-civil@com-saint-martin.fr . Concernant les cartes grises et permis de conduire : servicedestitres@com-saint-martin.fr

 


 

Fanny Fontan