22.06.2021

Pour Daniel Gibbs, 2017-2022 est "un mandat sacrifié"

Le président de la Collectivité a rencontré la presse locale pour faire le point sur plusieurs sujets (front de mer, cadre avenir, etc.) A neuf mois des élections territoriales, Daniel Gibbs a également été interrogé sur cette échéance. «Le temps de la campagne va en effet arriver», a-t-il confié sans avouer officiellement sa volonté de briguer un second mandat.

Il est également resté vague quant à ses collègues qui aimeraient se représenter. Il s’est contenté de confier que certains lui avaient faire part de leur volonté de ne pas continuer l’aventure politique «pour des raisons personnelles». Et d’admettre : «effectivement ce n’est pas une aventure facile. C’est un engagement colossal». Il a aussi précisé que d’autres continuaient à «travailler au sein de l’Union pour la démocratie (UD), une association que nous avons créée et transformée en parti politique».

Ces quatre ans et demi passés à la présidence de la collectivité, Daniel Gibbs les qualifie de «mandature difficile». «Difficile à cause d’Irma, de la crise sociale, des événements liés au PPRN, de la crise liée au covid-19 et des relations difficiles à un moment avec l’Etat», argue-t-il. «Cela a été un mandat sacrifié», ajoute-t-il.

«Sacrifié» car le leader de l’UD n’a pas pu engager les travaux qu’il avait prévus mais ceux qui lui ont été imposés directement et indirectement par Irma. «Mais il fallait que quelqu’un le fasse», avoue-t-il. «Aujourd’hui on fait les choses légalement et non pas le plus légalement possible», insiste-t-il.

Outre la reconstruction post ouragan, Daniel Gibbs a dû s’atteler à réparer «les erreurs du passé ». «Je n’avais pas le choix », admet-il. Et l’un des grands chantiers a été de réformer l’administration locale. En d’autres termes de faire en sorte que les services de la COM fonctionnement dans les règles ; en priorité celui de la commande publique.

Parce que les marchés n’étaient pas passés dans le total respect de la loi, les services de l’Etat les stoppaient. En amont mais aussi au niveau des paiements des fournisseurs. «Nous avons encore à ce jour 33 millions d’euros bloqués alors que la COM a la trésorerie nécessaire pour payer ces fournisseurs », explique-t-il. «33 millions d’euros, c’est énorme ! A l’échelle nationale, cela représenterait 130 milliards d’euros ! », commente-t-il.

«La réforme de notre administration était devenue absolument nécessaire pour que cela ne se reproduise plus. Mais ma crainte est que tout ce travail engagé soit mal utilisé dans l’avenir », concède-t-il.

Estelle Gasnet