13.04.2021

PPRN : reconstruire en zone rouge foncé est une nouvelle volonté de l'Etat

Tout ce que la population avait essayé de faire comprendre aux services de l’Etat lors des réunions publiques organisées dans les quartiers en 2019 dans le cadre de la (première) phase de révision du plan de prévention des risques naturels (PPRN), semble être entendu par les nouveaux services et le nouveau préfet. Si le PPRN vise à protéger la population et les biens, «il doit aussi prendre en compte les spécificités du territoire», a déclaré Serge Gouteyron lors d’une conférence de presse mardi matin aux côtés de Daniel Gibbs.

«Le raisonnement doit être inversé. On doit se demander : que peut-on faire face aux risques ? », convient le préfet pour qui l’interdiction de construire n’est pas la solution. «Il faut prendre en compte les spécificités de l’île, intégrer les données géographiques et les réalités des constructions qui y sont», a-t-il insisté. C’est ce manque de prise en considération qui avait poussé la population à manifester fin 2019.

En charge de la seconde phase de révision du PPRN et de l’application du nouveau document finalisé, Serge Gouteyron veut reprendre l’une des préconisations du rapport Lacroix relative à la (re)construction en zone rouge foncé. Le préfet et le président de la COM souhaitent maintenir l’interdiction de nouvelles constructions dans cette zone mais autoriser la reconstruction d’un bien sinistré tout en réduisant sa vulnérabilité, même s’il n’avait pas de permis. Pour rappel, le PPRN révisé tel que proposé en 2019 autorisait la réhabilitation mais interdisait la reconstruction des maisons et des hôtels détruits dans ces zones.

Le préfet estime que la configuration topographique de l’île n’offre pas d’autres alternatives, les risques étant présents sur l’ensemble du territoire. «Si on construit à flanc de colline, on augmente le risque inondation par exemple», cite-t-il. «C’est une question de principe, principe de réalisme, de réalité. De bon sens», conçoit-il.

Estelle Gasnet