03.12.2020

La gravité des accidents de la route à Saint-Martin est l'une des plus élevées d'outre-mer

L’année dernière 33 accidents corporels se sont produits à Saint-Martin selon l’observatoire national interministériel de la sécurité routière. 37 personnes ont été blessées et 10 ont été tuées. Cette année, à fin octobre, les gendarmes ont constaté 28 accidents qui ont nécessité l’ouverture d’une enquête judiciaire. 36 personnes ont été blessées et 5 ont été tuées. A noter que les cinq décès se sont produits dans cinq accidents différents contrairement à l’an passé où plusieurs usagers de la route avaient trouvé la mort dans un même accident.

Pour un territoire comme Saint-Martin comprenant 16 100 mètres linéaires de routes primaires (RN 7) et 17 285 mètres linéaires de routes secondes*, le nombre d’accidents de la route est élevé.

En 2019, si seulement 1,16 % des accidents corporels constatés en outre-mer s’est produit à Saint-Martin, pratiquement 4 % des personnes tuées dans un accident en outre-mer l’ont été à Saint-Martin. Pour mémoire, 254 personnes ont trouvé la mort dans un accident de la route en outre-mer, soit 7 % de la mortalité routière pour la France ; les personnes blessées en outre-mer représentent 5 % des blessés en France.

L’observatoire national interministériel de la sécurité routière note qu’avec «7 personnes tuées pour 100 blessés, la gravité des accidents en outre-mer en 2019 est plus élevée que celle de la métropole (5 tués pour 100 blessés) ». A Saint-Martin elle l’est encore plus même si elle a diminué en 2020 : l’an passé elle était de 27 tués pour 100 blessés et cette année elle est de 13,9 tués pour 100 blessés. A titre comparatif, elle est de 17 en Polynésie française, 12 en Nouvelle Calédonie, 6 à la Réunion, 5 en Guyane et en Martinique et de 8 en Guadeloupe.

«La principale cause des accidents est le comportement du conducteur», indique le commandant Stephan Basso, chef d’escadron à Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Les trois principaux comportements relevés étant une consommation d’alcool et/ou de produits stupéfiants (dans la majeure des cas), un dépassement dangereux et un refus de priorité.

D’une manière générale, les deux-roues sont dans la plupart des accidents impliqués. Leurs pilotes sont aussi les principales victimes. «Six des sept personnes décédées dans un accident depuis le début de l’année à Saint-Martin et Saint-Barthélemy étaient des conducteurs de deux-roues», souligne le commandant de gendarmerie. «En Outre-mer, 18 % des usagers de deux-roues tués ne portaient pas de casque, contre seulement 2 % en métropole. Cette proportion est de 57 % à Saint-Martin», précise l’observatoire national interministériel de la sécurité routière.

Le comportement des pilotes demeure une priorité pour les services de préfecture et de gendarmerie, affirment-ils chaque année. «Mais la répression ne suffit pas, il faut aussi mener des campagnes de prévention», estime le commandant de gendarmerie. L’Etat subventionne chaque année des associations afin qu’elles puissent mettre en place des actions de sensibilisation auprès des jeunes notamment.

Enfin pour rappel, les personnes nées après 1988 doivent être titulaires d’un BSR pour conduire un cyclomoteur**. Le BSR est le brevet de sécurité routière correspondant à la catégorie AM du permis de conduire permettant de conduire dès l’âge de 14 ans un deux-roues**. La formation est assurée par les auto-écoles.

* Source : schéma directeur routier de la COM.

** 2 ou 3 roues dont la vitesse maximale ne dépasse pas 45 km/ h et équipé d'un moteur d'une cylindrée de 50 cm ³ maximum s'il est à combustion interne à allumage commandé.

Estelle Gasnet