27.05.2020

Eau potable : pourquoi l'usine ne produit pas autant qu'elle le devrait

La distribution de l’eau potable a récemment été perturbée, elle a notamment été interrompue pour économiser les réserves. Fin mai, Saur observait une consommation de 6 300 mètres cubes par jour pour une production de 6 700 mètres cubes par jour. Or l’EEASM et Saur ont toujours indiqué que la capacité de production de l’usine située à Galisbay était de 9 000 mètres cubes par jour. Pourquoi une différence entre la capacité de production et la production réelle ? Comment l’explique-t-on ? Nous avons posé la question au président de la Collectivité lors du point d’actualité hebdomadaire.

Daniel Gibbs a tout d’abord confirmé une hausse récente de la consommation. «Une progression de nos besoins a été constatée en 2019 : on est passé de 5 300 à 6 600 mètres cubes par jour. Depuis Irma, nous avons en effet une hausse du nombre de consommateurs», a-t-il déclaré.

Ensuite, le président de la COM a expliqué que dans le cadre d’un système de dessalement de l’eau, «un abattement de 20 % pour la maintenance de l’installation» devait être appliqué pour estimer la capacité réelle de production. Selon cette théorie, la capacité de production actuelle devrait ainsi être de 7 200 mètres cubes par jour.

La marge serait donc plus importante que laissée supposée par la Saur et l’EEASM ; elle ne serait pas de 400 mètres cubes mais de plus du double, soit 900 mètres cubes.

Mais c’est sans compter l’état du réseau ainsi que celui de l’usine qui limitent les performances. «On a trouvé une usine en mauvais état», confiait un agent de l’EEASM lorsque le contrat avec le précédent concessionnaire a été rompu fin 2018. Les installations de traitement qui ont été mises en place en 2006, n’autorisent en effet pas une production maximale. Aucune rénovation n’a été réalisée durant des années, d’où le manque de performance aujourd’hui.

Mi 2019, l’EEASM – propriétaire de l’usine – a entamé un programme de remise à niveau et d’optimisation de l’usine de production. Des travaux de rénovation sont programmés jusqu’au deuxième trimestre 2021 pour un montant de 4,5 millions d’euros, a précisé Daniel Gibbs. Et de souligner : «la fourniture en membrane de production nécessite entre six mois et un an.»

Estelle Gasnet