15.04.2020

Les plaisanciers doivent aller sur la terre pour faire du sport

Certains ont été verbalisés pour avoir nagé autour de leur bateau.

Malgré le confinement, pratiquer une activité physique dans un rayon de 1 km autour de chez soi est autorisé durant une heure. Lorsqu’on habite dans une maison ou un appartement, il est donc possible d’aller courir ou marcher par exemple à proximité, seul ou en couple. En revanche, lorsqu’on habite sur un bateau au mouillage, cela devient plus compliqué : le plaisancier doit prendre son annexe ou dinghy et aller faire du sport sur la terre ferme. Il n’est en effet pas autorisé à nager en raison de l’arrêté de la Collectivité pris le 20 mars interdisant la baignade sur les plages* et celui du préfet de Guadeloupe publié quelques jours plus tôt «fermant la baignade en eau douce et de mer» dans les communes de Guadeloupe et dans les COM de Saint-Martin et de Saint-Barth.

Des contraventions de 135 euros ont ainsi été dressées par des gendarmes de la brigade nautique à des plaisanciers qui nageaient autour de leur voilier. «C’est ridicule ! On n’est pas plus dangereux qu’un «terrien» qui va courir le long de la route ! », s’insurge un propriétaire de bateau.

«Quand on habite sur terre, on peut aller faire du sport avec son épouse ou son mari. Mais quand on habite sur un bateau on ne peut pas… Il y a quelques jours, nos amis sont partis en dinghy pour aller marcher et on leur ont dit qu’ils n’avaient pas le droit d’être à deux dans le dinghy ! Ils ont eu une amende de 135 euros ! Pourquoi y a-t-il une différence de traitement entre un couple qui vit sur un bateau et un autre qui vit dans une maison ? », rapporte un plaisancier.

«Là on parle de loisirs, mais quid quand on a besoin de faire des réparations sur son moteur ou nettoyer la coque ? On est obligé d’être dans l’eau. Peut-on tout de même y aller ?», continue-t-il de s’interroger. Il ne cache pas non plus son inquiétude quant à la sécurité. «Y a-t-il des patrouilles de gendarmes la nuit sur les plans d’eau ? Car on sait qu’on peut être braqués la nuit quand on dort », ajoute-t-il.

Enfin, un autre arrêté de la COM interdit toute activité nautique et de plaisance sur les plans d’eau, «cela veut dire qu’on n’a pas le droit d’être sur l’eau. Mais on est bien obligés d’y être pour aller faire nos courses. Donc on est hors la loi ! », commente un autre plaisancier.

* A Saint-Martin, la gestion des plages et des eaux territoriales est une compétence de la COM et non pas de l’Etat, d’où un arrêté de la COM pour interdire la baignades sur les plages.

Estelle Gasnet