16.12.2019

Enquête publique : quelles sont les observations formulées par les habitants ?

L’enquête publique qui s’est déroulée du 1er au 31 octobre dans le cadre de la révision du PPRN, avait pour but de permettre à la population d’apporter ses observations. Au total, plus de 330 commentaires ont été livrés. Malgré leur caractère majoritairement opposé à la révision telle que proposée, la commission a donné un avis favorable.

Dans un premier communiqué de presse, la préfecture avait indiqué que les observations seraient prises en compte avant l’adoption définitive qui aura lieu «dans les prochains mois » du document.

Hier soir, la ministre des Outre-mer l’a confirmé sur Guadeloupe 1ère : les services de l’Etat allaient étudier les observations de la population et de la COM recueillies. «On reprend la copie tous ensemble et on voit comment on intègre les données de la collectivité, la demande des habitants », a-t-elle déclaré. «Un important travail de concertation doit commencer», conçoit Annick Girardin. Quelles sont ces demandes de la population ? Extraits.

Répartition géographique des commentaires

La commission indique dans son rapport avoir recueilli 332 commentaires dont 94 issus de Sandy Ground, Terres Basses et Baie Nettle, 54 de Marigot, Concordia, Saint-James, Agrément, Bellevue et Galisbay, 46 de Grand Case, Friar’s Bay, Savane, Rambaud, Colombier, Saint-Louis, 9 de la Baie Orientale, 26 de Quartier d’Orléans et Oyster Pond, 13 de Mont Vernon, Cul de Sac, Anse Marcel. Pour 90 des commentaires, l’origine géographiques des auteurs était illisible ou non renseignée.

Demande de déclassement de parcelles non submergées

De nombreuses demandes de déclassement ont été formulées par des propriétaires de bien aux Terres Basses, Sandy Ground, Quartier d’Orléans, Cul de Sac. Globalement ils demandent le déclassement de leur parcelle qui se trouve en zone rouge, car leur bien n’a pas été submergé.

«Notre maison n’a pas été impactée, elle est construite à 30 mètres derrière le mur de protection. (…) La parcelle n’a pas été submergée, une élévation de 5 mètres au-dessus du niveau de la mer a été réalisée en 2009», disent ceux des Terres Basses.

Les responsables de l’hôtel La Samana qui s’inquiètent «pour son activité et ses assurances», ont également précisé qu’il n’y a eu «aucune submersion dans tout l’hôtel, l’élévation la plus basse par rapport au niveau de la mer est de 10 mètres».

A Sandy Ground, un habitant fait valoir que sa maison se situe sur un piton rocheux de plus de 11 mètres

A Quartier d’Orléans, des remarques similaires ont été formulées : «je n’ai pas subi de submersion. Mon habitation se situe en zone rouge. La station d’épuration a servie de protection ».

A Cul de Sac, une résidente affirme par exemple que «ce n’est pas l’eau de mer qui s’est engouffrée mais l’eau de pluie par projection. La hauteur cumulée n’a pas dépassé 20 cm. A aucun moment ma maison n’a été entourée de 50 cm d’eau comme le prétend votre étude. Le niveau de hauteur plancher est de 2,5 m ».

Autres demandes de déclassement

Des demandes de déclassement ont été formulées car les propriétaires que le zonage fait apparaître des inégalités de traitement. Un résident de Cul de Sac a fait remarquer qu’une «partie de ma maison [était] en rouge et l’autre partie en blanc ».

Un habitant de la Baie orientale demande pourquoi sa maison est en zone rouge alors qu’elle se situe derrière les hôtels qui ne le sont pas.

Un autre demande «plus d’abris pour les zones à risques et non l’arrêt des constructions ». «C’est injuste de discuter de zones économiques en priorité », estime-t-il. Il demande de «déclasser les zones rouges et une concertation avec la population et non la forcer à prendre une décision aussi importante ».

Un résident de Sandy Ground se dit «pas d’accord puisque la terre entière est entourée d’eau ».

Manque d’informations

Un certain nombre de personnes ont également souligné que l’accès aux documents était compliqué sur le site de la préfecture, et que ces derniers n’étaient qu’en français, que les compte-rendus des réunions publiques étaient «erronés».

Un résident demande un délai supplémentaire afin de permettre l’intégration des données issues de Litto 3D ». «Le nombre de points pris en compte pour l’analyse de la submersion est insuffisant », juge-t-il. Il considère qu’il existe « un manque d’intelligence du projet qui empêche l’émergence de solutions simples, économiquement réalisables, qui vise uniquement à interdire, qui ne prend pas en compte les développements à venir ».

Demandes et remarques diverses

- «La construction avec les chambres en hauteur n’est pas une solution si le toit s’envole. Vu qu’Irma était une première, tout doit être révisé, pas seulement les zones où il y a des intérêts personnels ou autres pour certains ».

- Afin de protéger la population, un résident de Quartier a demandé la construction d’abris et la mis en place d’un meilleur système d’alerte durant les périodes de crise.

- «Le PPRN et ses interdictions amputent la COM de 30 % de ses zones constructibles. Il va falloir trouver un équilibre acceptable pour tous, entre offres touristiques et risques calculés. Contrôle du prix au mètre carré ».

- Plusieurs habitants demandent la vérification des données pour permettre la mise en place de la révision, affirment que les données du Cerema sont erronées, préfèrent un « PPRN prévoyant une mise en valeur concertée de notre littoral et prévoyant de vraies mesures de protection des populations et du patrimoine ».

- L’association Saint-Martin Uni «propose de remettre une étude statistique suite à un sondage réalisé auprès des habitants et des professionnels, un schéma d’aménagement urbain et de préconisations répondant aux risques basés sur la révision ».

- L’association des hôteliers «sollicite une classification et une réglementation particulière et adaptée aux professionnels hébergeurs, le maintien des chambres en rez-de-chaussée qui seront toutefois rendues inutilisables en cas d’alerte afin de ne pas réduire de 50 % la capacité d’hébergement de l’île ».

- La CCISM dénonce une «opposition entre l’avenir économique de l’île et le PPRN».

- Une pétition de 132 signatures contre le PPRN a été donnée aux enquêteurs.

Estelle Gasnet
5 commentaires

Commentaires

Bien des remarques semblent pertinentes.

Le vent a fait plus de degats que l eau de mer... il faut arreter

Entre l eau et le vent !!
Regardez ces profiteurs de la BO Ils n ont fait aucun travaux de sécurité ils ont remis en place leur caraibland ! Justes couleurs pour faire authentique !!! Affligeant

et oui le vent

le vent effectivement a fait plus de dégâts que la mer (400 Km/h). quant à la submersion à 30 mètres au dessus du niveau de la mer, voire plus avec les falaises des Terres Basses, on voit bien que le travail a été bâclé par des incompétents parachutés sur Saint martin.

Ces ignorants auraient été aidés en cela par les techniciens de la COM. S'il y en avait des compétents, cela se saurait.

bref le PPRN est un ramassis de contre vérités qui méritent d'être reprises une à une.

Reste que pour cela il faut la volonté de l'Etat. Or jusqu'à présent, sur ce sujet, la volonté de ce dernier a surtout été de reprendre la main sur la partie française de Saint Martin en douce.

Ceci étant si j'abonde en faveur des Saint Martinois sur la nature inadaptée du brouillon à la va-vite de ce PPRN, la méthode employée pour le faire savoir, si elle commençait bien risque de finir très mal et surtout la période est mal choisie à la veille de l'arrivée des touristes.

Certes la volonté de certains au sein des groupes activistes est de paupériser Saint Martin (pour les ignorants cela signifie appauvrir à donf) mais il n'est pas certain qu'ils en sortent gagnant.

Rendez les armes temporairement en évitant l'affrontement que certains recherchent avidement afin de devenir des martyrs comme savent si bien le revendiquer ceux qui provoquent des attentats aveugles pour une guerre de religion qui n'intéressent que quelques mollah en mal de reconnaissance, et voyons si la volonté de l'Etat est bien d'ouvrir le dialogue rapidement.

profitez des fêtes de fin d'années et si rien ne se passe début janvier, alors il sera temps de remettre une piqure de rappel.

Vous etes tous à la botte de cette collectivité paresseuse et ignorante et vénale.
Ce président qui n'a rien fait pendant un an et demi alors qu'il avait en main tous les éléments
pour travailler sur le PPRN il a laissé pourrir la situation....pour que le terrains en bordure de mer non constructibles le soient.
Et vous pensez que ce sont les Saint Martinois (de souche ou pas) qui vont en profiter??

Non c'est la bande de mafieux qui sont arrivés sur l'île et qui veulent s'en mettre plein les poches( avec l'aide de certains élus)
au détriment des habitants qui sont là depuis LONGTEMPS.
ouvrez vos yeux bande de tartuffes