Le lieutenant-colonel Sébastien Manzoni part sous les éloges

«We did the job», confie Sébastien Manzoni, arrivé le 1^er août 2015 en qualité de commandant pour diriger la compagnie de gendarmerie à Saint-Martin et Saint-Barthélemy et sur le point de quitter l’île, un grade en plus. En quatre ans, lui et ses hommes auront réussi à faire baisser la délinquance. «Lorsque je suis arrivé, l’une des mes priorités était une meilleure production de la sécurité et un meilleur droit à la sécurité», confie-t-il. «La violence crapuleuse a baisse de 70 % entre 2015 et 2018», constate aujourd'hui le général de brigade Jean-Marc Descoux* commandant de la gendarmerie de Guadeloupe et des îles du Nord. «En 2015, nous comptions 129 vols à main armée, en 2018 nous en avons compté 40. En 2017 et 2018, il n’y a pas eu un homicide à Saint-Martin, cela n’était pas arrivé depuis quinze ans», a-t-il poursuivi. «C’est un bilan professionnel très positif», assure le général qui a salué «le courage, l’implication personnelle et professionnelle ainsi que la capacité à motiver ses équipes» du lieutenant-colonel.

Outre sa «qualité de meneur d’hommes», le président de la COM a également apprécié chez Manzoni «sa grande capacité d’adaptation et son respect des spécificités culturelles et locales». «Ce n’est pas donné à tout le monde », a souligné Daniel Gibbs. «C’est certainement ce qui a fait la réussite de ta mission», convient-il.

Sébastien Manzoni quitte Saint-Martin sous les éloges. «Vous avez été un homme qui a servi au-delà de ses fonctions», fait aussi remarquer le secrétaire général de la préfecture en citant la nuit du 5 au 6 septembre 2017, lorsqu’il était auprès de la préfète durant le passage d’Irma en préfecture, lorsqu’ensuite sa famille a accueilli le président de la République lors de sa venue sur l’île la semaine suivante.

«C’est l’expérience d’une vie, c’est l’expérience de ma vie», admet le lieutenant-colonel en parlant de l’ouragan. «Irma nous aura bousculés au plus profond de nous-mêmes», estime-t-il. «Irma nous [gendarmes] aura aussi rapprochés de la population», conçoit Manzoni qui a ainsi pu recruter une quarantaine de Saint-Martin au sein de la réserve opérationnelle après Irma, désireux de servir pour leur territoire et de participer à cette «meilleure production de la sécurité ».

Autres réussites mises en valeur dans son bilan, la coopération qu’il a renforcée avec la police de Sint Maarten et les relations qu’il a nourries avec les élus, les agents de la COM et la police territoriale. C’était l’une de ses priorités à son arrivée. «Nous avons ainsi signé deux conventions avec la COM (et une avec l’Education nationale), mis en place le dispositif Vigicommerce et recruté une intervenante en gendarmerie», cite Sébastien Manzoni. «Aujourd’hui, nous avons une gendarmerie bien ancrée sur le territoire», reconnaît-il en annonçant l’ouverture prochaine d’une nouvelle brigade à Hope Estate. 

«C’est avec un gros pincement au cœur», que Sébastien Manzoni, son épouse et leurs deux enfants quitteront dans quelques jours Saint-Martin pour s’installer à Issy les Moulineaux, «dans la grisaille parisienne », les a prévenus Daniel Gibbs.

Légende : le général Descoux et le lieutenant-colonel Manzoni lors de la visite du Premier ministre en novembre 2017 à Saint-Martin.

* Il quitte aussi la Guadeloupe.