11.04.2019

Météo France teste un drone dans ses campagnes de mesures lors d'un cyclone

Une série de tests a eu lieu à la Réunion. L'objectif est de récolter des données pour améliorer la résilience des territoires touchés par les cyclones.

En février et mars, Météo France a innové dans ses campagnes de mesures météorologiques à La Réunion en utilisant un drone. Il a notamment été testé à l’approche du cyclone Joaninha.

«Développé par la société toulousaine Boreal SAS, le drone a les caractéristiques d'un petit avion. Il pèse 24 kg pour 4 m d'envergure et dispose d'une autonomie de 10 heures/1 000 km. En février, il a effectué un vol de plus de 5 heures en parcourant 502 km. Il est capable de collecter des mesures dans le vaste environnement dans lequel se forment les cyclones, y compris à très basse altitude, une zone inaccessible aux avions de recherche. C'est essentiel puisque les premiers mètres au-dessus de la mer sont une zone d'enjeux importants et peu connus faute d'observations. Dans cette zone, les échanges qui se nouent entre l'océan et l'atmosphère ont un impact sur l'ensemble du cycle de vie des cyclones », précise Météo France.

Une première série de tests a eu lieu avant de placer le drone en situation réelle de cyclone pour mesurer les conditions de vent et de concentration d'aérosols marins au voisinage du phénomène.

Ces campagnes menées par le Centre national de recherches météorologiques (CNRM, Météo-France/CNRS) et le Laboratoire de l'atmosphère et des cyclones (LACy, Météo-France/CNRS/Université de La Réunion) entrent dans le cadre de deux projets de recherche visant à améliorer la résilience des territoires touchés par les cyclones :

  • ReNovRisk analyse les aléas associés aux cyclones tropicaux et leurs impacts sur le développement économique de la région. Il a été lancé en 2017 et est financé par la région Réunion au travers de programmes européens. Il propose ainsi d'adapter ou de développer pour chacun de ces aléas (vent, houle, submersion marine, crues et inondations, érosion et glissement de terrain de grande ampleur) des moyens d'observation et des outils de modélisation numérique à l'échelle des principales îles de la région. Il doit également évaluer les coûts macroéconomiques des dégâts directs et indirects, et développer des dispositifs innovants pour améliorer les chaînes d'analyse et de décision, en vue d'un développement durable des territoires.
  • MIRIAD tend à développer un système d'acquisition par drone dans les basses couches de l'atmosphère. Lancé en 2016, il est coordonné par Météo France et Boreal SAS et financé par la région Occitanie et des fonds européens. L'objectif est de mieux connaître les échanges océan/atmosphère afin d'améliorer certaines paramétrisations utilisées dans les modèles numériques de prévision du temps et les modèles de climat.

(Crédit photo : Météo-France, Grégory Roberts.-

Estelle Gasnet