15.03.2019

Mettre en avant la diversité des métiers de la mer

Pôle Emploi et ses partenaires organisaient jeudi 14 mars à Concordia un forum de l'emploi maritime.

Dans le cadre de la semaine nationale de l’emploi maritime, le Pôle Emploi de Saint-Martin et ses partenaires organisaient jeudi 14 mars un forum sur les métiers de la mer à l’agence de Concordia. L’objectif, tel que décrit par Jessie Thenard, la directrice de l’agence Pôle Emploi de Saint-Martin, était de « faire découvrir le domaine maritime qui est très vaste et d’élargir le champs des possibles ».

Afin de présenter ces différents métiers et leur réglementation, associations, institutions, entreprises et centres de formations partenaires ont animé à tour de rôle des ateliers, en plus de tenir des stands dans la cour de l’agence.

L’association Soualiga Fishermen, qui regroupe les quatorze pêcheurs professionnels de Saint-Martin, a entamé cette série d’ateliers en collaboration avec l’EFPMA, centre de formation de la pêche de la Martinique. « Pour devenir pêcheur professionnel il faut d’abord faire une formation de matelot-pont puis de capitaine mais ici il n’y a pas de centre de formation alors il faut aller en Guadeloupe ou en Martinique » regrette Vanion Hodge, le vice-président de l’association. Même si, pour lui, c’est avant tout une question d’hérédité. « Pour être pêcheur, il faut généralement être fils ou fille de pêcheur. Ça ne peut pas marcher si ce n’est pas dans l’ADN » considère-t-il. « La pêche c’est d’abord une passion avant d’être un métier ».  Il souligne les contraintes horaires et l’aspect aléatoire de ce travail : « il faut se réveiller à minuit et rentrer à sept ou huit heures du soir deux fois par semaine pour parfois ne ramener que cinq kilos de poissons ». L’association a également présenté son matériel de pêche comme le DCP, dispositif de concentration de poissons.

Bülent Gülay, et Alexina Paya, de Métimer, épaulés par Stéphane Mazuret le gérant du Scoobi Too et Michael Wery, le représentant du Directeur de la mer de Guadeloupe à Saint-Martin et Saint-Barthélemy,, ont présenté les différents métiers du nautisme et les formations professionnelles qu’il faut avoir pour les exercer. « A Saint-Martin on compte, selon les saisons, entre 60 et 90 emplois dans le nautisme (sociétés de location et activités individuelles), une vingtaine dans les activités nautiques, et une trentaine sur les chantiers naval » a indiqué Bülent Gülay le président de Metimer.

Parmi les intervenants, Fred Bernier, scaphandrier et gérant d’une entreprise de travaux sous-marins basée à Pointe à pitre, a exposé les différentes facettes de son métier. Face au manque d’entreprises structurées dans le domaine en partie française, il est régulièrement amené à intervenir à Saint-Martin où il essaie de monter une équipe et est actuellement à la recherche de trois opérateurs. Les domaines d’intervention sont larges et peuvent concerner des travaux de soudure ou de plomberie sous-marine mais aussi des manipulations pour lesquelles il n’est pas nécessaire d’avoir un autre métier au préalable. En revanche là aussi, pour se former il faut quitter l’île et se rendre en métropole. Il faut également avoir le niveau 3 de plongée, son brevet de secourisme et passer des visites médicales hyperbare. À Saint-Martin, Fred Bernier a travaillé sur les infrastructures du port, l’entretien des marinas, les éléments immergés au large, mais aussi à l’enlèvement des épaves. « Nous avons effectué une trentaine de renflouements après Irma. Et dernièrement nous avons enlevé trente tonnes de déchets dans la marina d’Anse Marcel » rapporte-t-il.

Pour vivre de la mer, il faut qu’elle soit propre et la respecter. C’est pourquoi la Réserve naturelle intervenait aussi lors de ce forum afin de mettre l’accent sur le développement durable dans le domaine maritime et les futurs métiers qui y seront liés.

D’autres partenaires ont fait découvrir les différentes filières comme le centre de formation guadeloupéen La Clef, venu parler de la transformation des produits de la mer et qui commencera le mois prochainement enseigner le métier de fumeur de poisson. Mais aussi l’APFA de Bretagne représenté par LADOM, venu présenter les formations du domaine maritime, qui va délocaliser certaines formations dans la région. L’association Yon a Lot a quant à elle exposé les formations dans le développement durable comme les agents côtiers et les activités de recyclage.

En fin de matinée, les organisateurs avaient déjà compté plus de trois cents visiteurs. Parmi lesquels des demandeurs d’emploi - l’agence ayant envoyé un message à chacun des inscrits, mais aussi une classe du collège Mont des Accords. Sur le chemin du retour de leur cours de sport, ils sont passés devant l’agence et comme ils avaient terminé leur journée, leur professeur a pris l’initiative de les faire assister aux ateliers. Participer spontanément en passant par là était aussi le cas de Raymond, 35 ans qui travaille pour une association d’insertion. « J’ai grandi ici et j’ai toujours été intéressé par les métiers de la mer. Je viens de m’inscrire pour passer mon permis bateau et voir les opportunités de travail que je pourrai avoir avec. Je voulais aussi récolter des informations pour les restituer aux jeunes avec lesquels je travaille » a-t-il expliqué.

Selon la directrice de l’agence Pôle Emploi, cette journée constituait « la première étape de beaucoup d’actions qui vont découler avec le soutien de la préfecture ».

Fanny Fontan