15.01.2019

Réforme du bac : "aller encore plus loin dans les explications"

Lors de la présentation de ses voeux 2019 vendredi 11 janvier à Saint-Martin, le recteur a abordé la réforme du bac et du lycée.

Vendredi 11 janvier, Mostafa Fourar, recteur de l’académie de Guadeloupe, a présenté ses voeux pour la première fois à la communauté éducative de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, depuis sa prise de fonction en février dernier.  

Dans la salle du Snack Cetos, située entre le lycée professionnel et le collège Mont des Accords, il a prononcé un discours fleuve au cours duquel il s’est attardé sur la situation des établissements scolaires de Saint-Martin. Il a également abordé les différents dispositifs pédagogiques déployés dans le premier degré avant de se pencher sur les sujets épineux faisant l’objet de mobilisations de lycéens et étudiants dans l’Hexagone mais aussi dans l’académie : la réforme du lycée et du baccalauréat, la plateforme Parcoursup et la vie lycéenne.

« Ce que j’ai pu relever à travers ces doléances, c’est qu’il nous faut être davantage à leur écoute et expliquer encore plus minutieusement les nouveaux dispositifs » considère-t-il. "Je sais que chacun a initié des actions pour porter les informations. Visiblement il nous faut collectivement aller encore plus loin dans les explications" insiste-t-il. 

Comme annoncé par le ministre de l’éducation nationale le 14 février dernier, le futur baccalauréat entrera en vigueur lors de la session 2021. Le nouvel examen ne comptera plus que quatre épreuves terminales contre une dizaine environ aujourd’hui.

Deux que les élèves passeront après les vacances de Pâques pendant leur année de terminale sur les spécialités choisies et dont les résultats seront pris en compte dans Parcoursup. Et deux autres en juin – dont un oral.

L’épreuve de français aura toujours lieu à la fin de la classe de première. Ces quatre épreuves, ainsi que celle anticipée de français compteront pour 60% de la note du bac. Les 40% restant seront évalués en contrôle continu : 30% lors d’épreuves ponctuelles de type bac blanc sur toutes les matières suivies par l’élève, 10% correspondront aux notes inscrites dans les bulletins scolaires de première et terminale. Ce contrôle continu est critiqué par les opposants à la réforme qui dénoncent la création d’un « bac local » dont la valeur risque d'être tributaire du classement et de la réputation de l’établissement.

Cette réforme marque également la fin des séries L, ES et S. Les élèves devant désormais opter pour des spécialités. « Passer d’une structure à série à une structure autour d’un tronc commun nécessite une autre organisation pédagogique et une véritable explication » conçoit le recteur de Guadeloupe.

L’un des fers de lance de la contestation lycéenne qui s’est agrégée à celle des gilets jaunes en décembre dernier est l’offre inégale des établissements en termes de spécialités. « À ce stade, je peux vous faire part du travail que nous réalisons dans l’Académie concernant la carte académique des enseignements de spécialités. Il est mené avec tous les acteurs du système, à partir de critères fiables : caractéristiques de l’établissement, effectifs d’élèves, etc. » poursuit-il. Et d’annoncer que neuf formations sur les douze demandées par la direction de la cité scolaire de Saint-Martin ont été acceptées, sans préciser lesquelles pour le moment.

Quant à la plateforme Parcoursup dont il reconnaît que « tout n’a pas été parfait pour cette première année de mise en œuvre », il déclare : « nous pouvons et devons mieux répondre aux interrogations qui persistent encore, tant auprès des jeunes que de leurs familles ». Il énumère des améliorations :

- l’ouverture de la plateforme dès le 20 décembre avec un calendrier resserré (22 janvier au 14 mars), des premières réponses dès le 15 mai, une fin de procédure un mois et demi plus tôt (19 juillet) et une phase complémentaire jusqu’au 14 septembre 2019-01-15

- l’intégration des formations supplémentaires telles que l’IFSI

- la validation automatique d’un vœu dès la fin des épreuves écrites du bac

- l’accès à un référent handicapé pour connaître les aménagements possibles. 

Fanny Fontan