17.02.2016

Quels peuvent-être les métiers de demain ?

Comment identifier une niche et donner des idées à d’éventuels futurs entrepreneurs.

La CCISM (Chambre Consulaire Interprofessionnelle) a accueilli hier le premier atelier du « Forum de l’entreprise » 2016  organisé en partenariat avec Pôle Emploi, Initiative Saint-Martin Active, le pôle développement économique de la Collectivité et le pôle cohésion sociale de l’Etat.

Identifier une niche et donner des idées à d’éventuels futurs entrepreneurs. Voilà l’objectif de ce Forum intitulé « Les métiers de demain à Saint-Martin », dans un contexte national où beaucoup de demandeurs d’emploi finissent par créer le leur. Du 16 février au 16 juin, cinq ateliers-conférences informeront les entrepreneurs locaux sur les nouvelles opportunités rentables dans les domaines de l’économie bleue, verte puis numérique. Le premier volet de cette série était consacré à l’économie bleue.

Plutôt qu’un inventaire des métiers il s’agissait de dresser un état des lieux et générer des prises de conscience quant au potentiel de la mer. Comment appréhender le milieu marin en une source d’énergie renouvelable ? Comment peut-il devenir créateur d’activité économique ? Laurent Thieulle (Créocéan), Guillaume Ripodas (EDF) et Nicolas Maslach (Réserve naturelle) ont tour à tour essayé d’y répondre. Pour Laurent Thieulle, les secteurs à développer concernent la courantologie (mesure et modélisation des conditions océaniques), la géophysique (étude des fonds marins) et l’observation in situ (plongée et prélèvement d’espèces).

Lors d’une longue présentation, Guillaume Ripodas (EDF), venu de Guadeloupe, a surtout démontré la nécessité d’une transition énergétique, d’un point de vue économique. Il a en outre assuré qu’EDF travaillait depuis plusieurs années à l’installation de chauffe-eaux solaires, sans succès, faute de moyens humains, techniques et financiers.

Quant à Nicolas Maslach, il a rappelé l’intérêt économique (outre la gestion et la protection de la biodiversité) de la Réserve naturelle, qui accueille aujourd’hui 85 entreprises axées sur le tourisme maritime. Selon lui, en matière d’énergie renouvelable, Saint-Martin devrait miser sur l’éolien offshore qui serait le plus adapté du fait de ses fonds marins peu profonds et relativement réguliers aux alentours des côtes. L’aquaculture permettrait également de créer des emplois et d’écouler la production localement grâce aux nombreux touristes. La Réserve naturelle aimerait aussi implanter un Institut de recherche afin, notamment, de faire l’inventaire des espèces marines (faune et flore) et ainsi pourquoi pas développer le potentiel en pharmacopée de l’île.

Si les emplois du futur s’adresseront à des techniciens (Bac ou bac + 2, voire formation en interne à la réserve naturelle), la plupart seront accessibles aux bac +5 et doctorants. Revient alors la question de la formation : les métiers évoqués impliquent majoritairement un niveau d’éducation supérieure que l’île n’offre pas. L’université des Antilles propose certes un cursus en biologie marine, mais les spécialisations nécessitent souvent une formation en métropole.

Le prochain atelier qui sera consacré à l’économie bleue et aux métiers de la mer (pêche, nautisme, construction navale…) aura lieu le 17 mars.

Fanny Fontan