25.04.2018

La Semsamar débute ses travaux de rénovation en mai

Le taux de destruction de son parc social est estimé à 35 %.

«Nous sommes aujourd’hui à une étape essentielle, une étape clé », a commenté Marie-Paule Bélénus-Romana, la directrice générale de la Semsamar lors d’une conférence de presse mercredi matin. La société d’économie mixte de Saint-Martin est sur le point d’entamer les travaux de rénovation de ses résidences sociales.

«Cela a pris du temps, beaucoup de temps, nos locataires s’impatient et sont nombreux à nous appeler pour savoir quand est-ce que les travaux vont commencer, mais il a fallu faire des diagnostics, lancer des consultations avec les locataires et les entreprises», explique la directrice. «La reconstruction est un chantier très lourde. Elle nécessite beaucoup d’études et beaucoup de moyens, tout cela ne peut pas se mettre en place facilement», a souligné Yawo Nyuiadzi, le président de la SEM. Plus de 200 marchés doivent être formalisés et aujourd’hui 32 ont été attribués, 15 autres doivent l’être d’ici à la fin de la semaine. «Ce sont ainsi plus de 9 millions d’euros qui peuvent aujourd’hui être engagés dans les travaux», précise la directrice.

«Toutes les résidences ont été impactées à des degrés divers. On estime à environ 35 % le taux de destruction», explique le responsable de la gestion locative. Les logements les plus impactés étant ceux à Quartier d’Orléans où les rez-de-chaussée des immeubles ont été complètement inondés.

La Semsamar a de plus souhaité faire une «réhabilitation améliorée et non pas un simple remplacement de ce qui a été détruit», explique Marcéna Jasaron, responsable de la gestion locative. Par exemple, il a été validé de construire des «toits terrasses» à la place des charpentes de bois. «A la demande des locataires, nous allons installer des crochets au niveau des fenêtres pour leur permettre de poser du contre-plaqué en cas de risque. Nous avons aussi vu comment construire une safe room dans les logements, toujours à la demande des locataires », complète Marcéna Jasaron. Cela représente un surcoût total de 12 millions d’euros.

La Semsamar a aussi voulu travailler avec le maximum d’entreprises locales. C’est pourquoi elle a étalé ses marchés afin de ne pas bloquer l’économie et permettre un meilleur approvisionnement (étalé) en matières premières.

Le chantier de rénovation de l’ensemble du parc de la Sem va se dérouler en deux phases. La première va débuter en mai et durer entre six et huit mois. Elle va consister en des travaux de couverture, de menuiseries extérieures et de réhabilitation des réseaux électriques et eau. La seconde phase débutera, elle, après la saison cyclonique et s’étalera jusqu’en juillet 2019. Elle consistera en la poursuite de travaux extérieurs (menuiserie, peinture) mais surtout en des travaux intérieurs (plomberie, faux-plafonds, peintures, cloisons, etc.).

La Semsamar a pour l’instant obtenu 19,55 millions d’euros au titre des indemnités des assurances ainsi qu’un prêt de 7 millions de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC). «Ce prêt nous avait été accordé avant Irma et avec l’accord de la CDC, nous avons pu le flécher entièrement à la reconstruction», confie Marie-Paule Bélunus-Romana qui a aussi engagé 500 000 euros de provisions pour le gros œuvre. La Sem doit tout de même encore trouver 6,68 millions d’euros pour assurer la totalité du financement des chantiers de rénovation.

Légende photo : Yawo Nyuiadzi, Marie-Paule Bélénus-Romana et Marcéna Jasaron.

Estelle Gasnet