15.03.2018

Deuxième visite du recteur à Saint-Martin : "je reviendrai autant de fois que nécessaire"

Il s'est entre autres entretenu avec les représentants du collège Soualiga.

Nommé en conseil des ministres le 14 février dernier, Mostafa Fourar, le nouveau recteur de l’académie de Guadeloupe se rend dans les îles du Nord pour la deuxième fois depuis sa prise de fonction. Il était ce jeudi 15 mars  à Saint-Martin et sera demain à Saint-Barthélemy.

« Je reviendrai autant de fois que nécessaire » a-t-il déclaré ce matin à la cité scolaire, accompagné de Michel Sanz le directeur académique adjoint, lors d’une réunion avec une dizaine d’enseignants et membres du Conseil d’administration du collège Soualiga, ainsi que la principale Emmanuelle Dubois et son adjoint, récemment nommé, Christophe Parisot.

Suite au passage dévastateur d’Irma, élèves et enseignants du collège Soualiga, sévèrement endommagé, sont accueillis à la cité scolaire Robert Weinum depuis le 6 novembre. 399 des 650 élèves inscrits en début d’année scolaire sont revenus. 75 d’entre eux sont depuis scolarisés à Mont des Accords ou à Robert Weinum. Les 324 élèves toujours scolarisés au collège Soualiga ainsi que leurs cinquante professeurs, sont accueillis à la cité scolaire tous les après-midi de la semaine et le samedi matin.

Jérémy Huot, enseignant et membre du C.A a rapporté devant le recteur le constat collectif effectué par l’équipe éducative : « nous avons observé une baisse de niveau depuis la rentrée de Noël que nous pensons due au rythme imposé de travailler l’après-midi.» Les enseignants redoutent aussi que les élèves n’arrivent pas à mettre leur matinée à profit souvent livrés à eux-mêmes la moitié de la journée : « dorment-ils assez ? Mangent-ils bien ? Sont-ils dans de bonnes conditions pour étudier ? ».

Ce à quoi s’ajoute, selon les représentants du même C.A, le manque de salles de classes mises à leur disponibilité, les cours dérangés par le bruit des travaux, l’absence de visibilité du planning des travaux de la COM, le fait que les préfabriqués commandés ne sont toujours pas arrivés, le manque d’infrastructures sportives qui empêchent la tenue de cours d’EPS…

« C’est extraordinaire ce que vous faites compte tenu de toutes les difficultés » a déclaré le recteur qui en appelle, encore un peu, à la patience de tous. Lui qui est accessoirement docteur en mécanique des fluides en a d’ailleurs profité pour glisser, en référence à son post Facebook qui avait créé la polémique « j’ai parlé de conditions optimales en tant que mécanicien des fluides et certains n’ont pas compris qu’optimal ne veut pas dire idéal, optimal, c’est par rapport à un contexte ». S’il considère que la situation de l’île a tout de même bien évolué depuis six mois, il reconnaît que quatre écoles sont fermées et un collège ne devrait pas rouvrir à la rentrée prochaine (Soualiga). C’était d’ailleurs une des interrogations majeures à la fois des personnels de Soualiga mais également de la cité scolaire. En attendant la construction d’un autre établissement, le recteur a donc annoncé qu’à la rentrée prochaine, les élèves du collège Soualiga et de Robert Weinum auront tous cours à la cité scolaire de 7 heures à 17 heures. Les élèves auront les mêmes récréations. Il faudra sûrement faire des rotations au réfectoire afin que tout le monde puisse manger, mais pas en même temps.

Enfin, les enseignants de Soualiga ont parlé de « fuite des cerveaux » pour évoquer le fait que leurs meilleurs élèves font partie de ceux qui ne sont pas revenus après Irma. Et en profitent pour rappeler l’un de leurs chevaux de batailles : le reclassement du collège Soualiga en REP. Ce à quoi le recteur a répondu en annonçant avoir déjà prévu de refaire la carte des réseaux d'éducation prioritaires (REP) et en promettant d'"engager ces travaux très rapidement". 

Le recteur a ensuite poursuivi les rencontres avec les différentes équipes éducatives dans différents établissements et écoles de l'île. Il devait d'ailleurs annoncer le recrutement de deux enseignants contractuels jusqu'à la fin de l'année scolaire pour renforcer les équipes dans les écoles de Grand Case. 

 

 

 

Fanny Fontan
2 commentaires

Commentaires

"je reviendrai autant de fois....." ce n'est pas une nouvelle, cela fait partie de son job !!!!
Je trouve aberrant que tous les élèves n'aient pas retrouves une classe, il doit bien y avoir une solution précaire peut être mais quand même .....
l'argent de la Fondation de France serait trés utile ...

Façon subtile de mettre la pression sur les personnels.