06.02.2018

138 CDI menacés à La Samanna ?

LA DIRECTION DE L'HÔTEL CONFIRME ÉTUDIER "AVEC LE CONSEIL D'ENTREPRISE, LA POTENTIELLE RÉORGANISATION DE L'ACTUEL MODÈLE ÉCONOMIQUE DE LA SAMANNA".

« Non, non, non, aux licenciements ! ». Mercredi 31 janvier, vers 7h du matin une partie des salariés de l’hôtel Belmond-La Samanna défilait dans les rues de Marigot avant de se rendre à la préfecture puis à la COM. A leur demande, l’Etat, la Collectivité et l’inspection du travail arbitreront une réunion entre les représentants des salariés et la direction de la Samanna mi-février.

Sur leurs T-shirts blancs on pouvait lire, inscrit au feutre « #138 licenciés ». Un nombre inhabituellement élevé pour le territoire. Vitrine du tourisme haut de gamme à Saint-Martin que souhaite développer la majorité, l’établissement hôtelier 5 étoiles est en effet l’un des plus gros employeurs de l’île.

Depuis le passage d’Irma, les 149 salariés ont été mis en activité partielle « Au début on nous a dit que c’était pour quatre mois puis finalement, pour plus d’un an » explique Franki Lainez, secrétaire du comité d’entreprise. Mais le 15 janvier, il reçoit une convocation pour la tenue d’une réunion « exceptionnelle » le 19 janvier. « Il était écrit que c’était une réunion d’information et de consultation concernant la réouverture de l’hôtel » affirme-t-il. «Je ne savais pas que le fait de signer la convocation enclenchait la procédure de licenciement. » ajoute-t-il.

Le 19 janvier quatre membres du Comité d’entreprise se rendent donc à la Samanna pour une réunion avec leur direction. « Ils ont commencé à nous expliquer que l’hôtel perdait de l’argent depuis des années et nous ont annoncé le licenciement de 138 salariés. Ils veulent nous licencier puis nous reprendre en CDD. Et nous faire 12 mois de promesse d’embauche. Si notre poste est ouvert ils sont censés nous reprendre. Mais rien n’est garanti. Sur les documents qu’ils nous ont remis rien ne précise si l’établissement va rouvrir » rapporte Franki Lainez. Et d’ajouter « Le C.E a trois mois pour donner son avis. Mais bien sûr nous on va pas dire oui. »

Contactée par mail, la direction de l’hôtel confirme la tenue « d’une réunion avec les membres du Conseil d’Entreprise, l’organe représentant du personnel de La Samanna. » Mais reste vague quant aux emplois menacés : « L’hôtel étudie avec le Conseil la potentielle réorganisation de l’actuel modèle économique de La Samanna. L’objectif est d'assurer sa viabilité économique à long terme et le maintien des opportunités d'emplois locaux sur l’île une fois que l’hôtel aura été rénové et rouvert. Les paramètres des propositions restent soumis à consultation avec le Conseil d’Entreprise. Nous ne pouvons donc faire aucun autre commentaire. ».

Certains se demandent déjà si l’établissement va vraiment rouvrir un jour, maintenant que le groupe Belmond est aussi présent à Anguilla. Toutefois son service communication a confirmé son intention de rouvrir « au quatrième trimestre 2018 ».

Fanny Fontan
3 commentaires

Commentaires

N'ayons pas peur de dire que si la Samana est un hotel de luxe, ce n'est pas grâce à une grosse partie du personnel !!
en effet, beaucoup d'employés sont là depuis longtemps trés longtemps. j'ai travaillé 6 mois avec eux, imbus de leur poste, irrespectueux envers la clientèle, rarement à l'heure, exigeant même un interprète français / créole au cours des réunions avec la direction alors que tous parlent Français. c'est malheureux pour ceux qui faisaient bien leur travail. la direction veut se débarrasser des emmerdeurs et ré-embaucher en CDD pour arriver à obtenir un service de qualité.

Oui, cela va permettre de faire le ménage de ces gens qui ne branlent rien pour certains; et d'autres, qui souhaitent travailler, de pouvoir justement le faire.

Si La Samanna a un nom réputé aujourd'hui c'est grâce à ces employés et non vous arriviste, ni BELMOND qui ont, peut être, eu du mal à vous intégrer parmi les locaux. Désolé la clientèle fidèle de cet hôtel ne sera pas d'accord avec vous. BELMOND veut tourner l'hôtel en tant que 5 étoiles sans dépenser ce qu'il faut. La clientèle fidèle n'aime pas leur manière de "cheapy cheap" et elle sera très déçue quand elle sera au courant de cette histoire. A Saint Martin tout le monde ne parle pas en français! Birn joué!