29.06.2016

Un BTS Hôtellerie-Restauration dès la rentrée

Les différents partenaires ont annoncé le lancement du Pôle d'excellence Hôtellerie-Restauration-Tourisme qui débutera à la rentrée avec la création d'un BTS.

Le recteur de Guadeloupe l’avait confirmé lors de sa venue à Saint-Martin le 16 juin dernier : un BTS sera mis en place dès la rentrée prochaine sur le territoire. Une façon de remédier à l'absence de formation supérieure localement, tout en misant sur les atouts du territoire que constituent le tourisme et le multilinguisme. «C’est une première sur le territoire et un signe fort que l’on donne à notre jeunesse : l’opportunité de se former sur place» a déclaré Aline Hanson mercredi 29 juin. La COM accueillait ce matin une conférence de presse pour annoncer le lancement du Pôle d’excellence Hôtellerie-Restauration-Tourisme. Ce projet, que le Président de la République avait soutenu au cours de sa visite le 8 mai 2015, est mené par l’éducation nationale en partenariat avec la Collectivité, le Greta et l’association des hôteliers. Le BTS Hôtellerie qui débutera en octobre, «n’est que la première pierre de l’édifice» a assuré Roger Annerose, conseiller au Greta qui a piloté ce projet de Pôle d’excellence avec Christophe Parisot, chargé de mission au service de l’éducation. 

UNE FORMATION TRILINGUE EN ALTERNANCE 

Le BTS se veut tournant. L’année scolaire 2016-2017 marquera l’ouverture du BTS Hôtellerie-Restauration Option A Mercatique. Elle sera suivie en 2017-2018 par la création du BTS Hôtellerie-restauration Option B consacré aux arts culinaires, et en 2018-2019 par le BTS Tourisme qui devrait coïncider avec l'ouverture d'une licence pro dédiée aux diplômés du BTS Option A qui souhaiteront poursuivre leurs études. Enfin, l'objectif est d'ouvrir pour la rentrée 2019-2020 un Master Pro. 

Concrètement, la rentrée 2016-2017 verra s’ouvrir la première année du BTS Hôtellerie. 15 à 18 élèves effectueront leur formation en alternance : 48 semaines en entreprise durant la haute saison, et 34 en centre (en basse saison). Le Greta assurera la formation théorique en trois langues (français, anglais, espagnol). Et les élèves effectueront dix semaines de stage à l’étranger. L’idée est que les diplômés qui sortiront en 2018 puissent aussi bien trouver un emploi localement qu’à l’étranger. Un aspect important puisque comme l’affirme Philippe Thévenet, le représentant de l’association des hôteliers : «la profession est confrontée à des attentes différentes selon les nationalités, et un bon responsable doit impérativement avoir été en contact avec le marché international»

REPONDRE A UNE DEMANDE DE PERFECTIONNEMENT DE LA MAIN D'OEUVRE

Le Pôle d’excellence Tourisme-Hôtellerie-Restauration fait suite à différents constats : 30% de la population saint-martinoise a moins de 20 ans, et 30% des actifs sont employés dans le tourisme. «Le BTS répond à une demande de perfectionnement de la main d’œuvre», a expliqué la Présidente de la collectivité. Pour preuve, a-t-elle ajouté: «dans les hôtels, on fait venir les encadrants d'ailleurs». «Les jeunes qui sortent de l’école ne sont pas assez bien formés pour travailler dans des hôtels de luxe par exemple» a renchéri Michel Sanz. Le chef du service de l’éducation souhaite que les jeunes saint-martinois aient accès à un haut niveau de qualification.

A la mixité des partenaires s’ajoute la mixité des publics à qui s’adresse cette formation supérieure : bâcheliers, salariés (contrat de professionalisation), stagiaires en formation continue (Pôle emploi). La COM s’est engagée à soutenir de façon individuelle quelques élèves et la Semsamar s’est dite très intéressée pour suivre également quelques jeunes. Les élèves seront sélectionnés sur dossier (à retirer au Greta à partir du 11 juillet) et sur entretien avec les différents partenaires.

Philippe Thévenet, le porte-parole de l’association des hôteliers, a quant à lui insisté sur le fait que les hôtels sont des outils essentiels du développement de la société saint-martinoise, notamment parce qu’ils représentent dans le secteur privé, les plus gros employeurs du territoire. Il a rappelé que les hôteliers faisaient un effort pour accueillir des élèves en alternance parce qu’en plus de mobiliser les équipes, cela avait un coût «relativement élevé pour les entreprises dans un contexte difficile». Mais il a souligné que cette offre de formation répondait à deux difficultés majeures du secteur : le manque d’attractivité des métiers de l’hôtellerie que l’expérience en entreprise permettra peut-être de relativiser, et le manque de personnel qualifié afin de pouvoir répondre à l’accroissement du niveau d’exigence de la clientèle. «Ceux qui sortiront diplômés auront ainsi la possibilité de développer de l’expérience en dehors de l’île avant d’éventuellement revenir travailler ici».

La création de ce BTS et du Pôle d’excellence ouvre la voie à d’autres offres de formations sur le territoire. Un centre international de langues devrait également voir le jour prochainement.

Fanny Fontan