02.11.2017

Tourisme, une industrie en péril

Tribune de l'association des hôteliers de Saint-Martin en amont de la visite du Premier ministre le 6 novembre.

"Irma a dévasté l’ensemble de l’île et n’a pas épargné le parc hôtelier qui, globalement, se trouve aujourd’hui détruit ou très gravement endommagé. S’il reste des hébergements d’urgence, ici ou là, il ne s’agit évidemment pas de conditions d’hébergement «touristique» et les hôtels ont réalisé des tours de force, dans les conditions très difficiles que chacun connaît, pour abriter les effectifs acheminés à Saint Martin dans le cadre des interventions d’urgence post cycloniques.

 

Les responsables d’établissement, avec leurs équipes, ont immédiatement déployé des actions énergiques pour nettoyer, évacuer les déblais, réaliser les mises en sécurité d’urgence sur les sites, et se sont préoccupé immédiatement du futur et du renouveau pour redresser notre industrie et refaire de Saint Martin une destination touristique aussi belle, et même meilleure encore que celle que nos clients plébiscitaient.

Tous sont en effet déterminés à construire un nouvel avenir pour notre économie, et chacun sait bien que l’hôtellerie est le moteur indispensable, déterminant et préalable au développement de la fréquentation touristique. Sans hôtels, pas de desserte aérienne, pas de commercialisation, pas de présence sur les marchés internationaux, pas d’emplois et pas de clients pour l’ensemble des activités économiques irriguées par le tourisme.  

 

Or, l’ampleur des dégâts, la généralisation des destructions, au-delà de ce que personne ne pouvait imaginer, la durée de reconstruction inhérente à la nature même des structures hôtelières fondées sur un immobilier lourd , le niveau de qualité nécessaire et attendu par la clientèle sans parler des études complémentaires liées à la prise en compte de l’évolution des phénomènes cycloniques, sont telles que les mesures traditionnelles et de « droit commun » qui nous sont évoquées pour nous permettre de faire face ne sont en aucun cas adaptées aux nécessités d’une situation d’une telle ampleur.

Nous ne pourrons, dans le cadre de mesures normales faire face, seuls, sans un soutien déterminé et la mise en place de solutions adaptées, à une situation exceptionnelle et nous ne pourrons redresser notre parc hôtelier. Sa renaissance relève pourtant de l’intérêt « général » de notre économie et de notre société. En dépit des efforts et de la volonté sans faille des propriétaires et gestionnaires, ainsi que celle de leurs équipes, l’absence de prise en compte de la situation spécifique de nos personnels face à une durée d’immobilisation nécessairement longue va conduire inévitablement à des licenciements, des dépôts de bilans et des fermetures d’établissement qui ne pourront les assumer.

Or, nous ne voulons pas licencier, nos équipes veulent poursuivre leur collaboration, nous aurons besoin de nos collaborateurs, formés et performants, pour redémarrer les activités.

Il est véritablement indispensable de faire preuve d’imagination et de volontarisme pour nous permettre de conserver les structures humaines pendant la durée de reconstruction et de « supporter » cette renaissance du moteur de notre économie .

Le parc dont nous disposions était déjà dans sa limite extrême de ce dont a besoin notre destination et la perte du moindre de nos hôtels serait fatale.

Imaginer, « faire bouger » les lignes, bousculer les règles, n’était-ce pas là le message des plus hautes instances de la République délivré à Saint Martin ?"

Estelle Gasnet
1 commentaire

Commentaires

déjà détruit!!
"refaire de Saint Martin une destination touristique aussi belle, et même meilleure encore que celle que nos clients plébiscitaient' Sur le papier c est une jolie phrase mais le parc hôtelier est détruit depuis bien longtemps avec la fin des hôtels en défiscalisations et les ventes des chambres en location pourrie a l année!!voir le flamboyant ou la marina royale pour ceux qui s'en souviennent!!