01.01.2016

Petite boutade du directeur du port à la COM

Lors du dernier conseil territorial, le directeur général du port de Saint-Martin a présenté aux élus le bilan d'activité 2014.

Le représentant de chacun des huit services* de la Collectivité et des organismes dits satellites (port, office de tourisme, CTOS) ainsi que la Semsamar ont présenté, tour à tour, un bilan de leurs activités 2014. Des présentations qui ont demandé 3h45 d'attention – plus ou moins grande d'ailleurs- des élus réunis en séance plénière le 17 décembre dernier.

Celle de l'établissement portuaire a été la plus courte, claire et condensée et a nécessité à peine dix minutes. Albéric Ellis, le directeur général, a exposé les chiffres clés permettant ainsi d'avoir une vision précise de l'activité du port de commerce (voir infographie). En 2014, ce sont près de 196 550 tonnes de marchandises qui ont été traitées, dont 42 % de carburants. Pour rappel, le carburant distribué en partie française de l'île, arrive par bateau à Galisbay dans des tanks de 6 000 galons chacun.

«Les carburants qui viennent principalement de Porto Rico et de Saint Croix, représentent 52 % de nos importations. Le port reçoit trois types de pétroliers : essence, gazole et propane. Le ravitaillement se fait soit directement à la cuve, soit par tank-teneur», explique le directeur.

Dans le détail, les importations représentent 153 580 tonnes dont 30 % sont des matériaux de construction en provenance de la Martinique, de la Dominique et de Porto Rico. Les exportations enregistrent une importante baisse (- 39 %) pour atteindre 42 970 tonnes en 2014. «Cela s'explique par la fermeture de la carrière de Grand Case qui était un gros exportateur d'agrégats», précise Albéric Ellis. Pour ce qui est du trafic conteneurisé, il s'établit à 9 078 EVP (- 2 %). En 2013, une baisse de 8 % avait déjà été observée en raison d'une diminution du trafic de la compagnie maritime Crowley.

Malgré une baisse d'activité sur certains secteurs, l'établissement portuaire parvient à tirer son épingle du jeu. «Il est aussi l'organisme satellite de la COM qui sollicite le moins d'aide financière de la part de la COM, entre 100 000 et 200 000 euros par an», a souligné son directeur général. Et de profiter de l'occasion qui lui est donnée d'être devant le Conseil territorial pour rappeler que, justement, la COM ne lui a pas versé sa subvention due dans son intégralité : «sur les 200 000 euros qu'elle doit nous octroyer, seuls 100 000 ont été versés».

Ce à quoi le premier vice-président Guillaume Arnell (la présidente avait dû quitter le Conseil plus tôt) a répondu : «le message est passé ! Mais si vous n'avez pas reçu la subvention dans sa totalité, c'est parce que nous savons que le port est très bien géré et n'a donc pas besoin de cette somme de manière urgente».

Certainement flatté par le compliment, Albéric Ellis a toutefois fait remarquer que le port avait conduit un chantier de plus d'un million d'euros, financé sur fonds propre et européens. Autrement dit, des subventions, il ne s'en priverait pas. D'autant plus qu'un ambitieux projet nécessitant une série d'études coûteuses, est mené.

Et Daniel Gibbs, leader de l'opposition (TDG-Union pour la démocratie) de conclure le débat : «certainement que ces 100 000 euros auraient déjà pu permettre au port d'engager des actions qui lui auraient permises d'encore mieux se développer.»

* Pôles développement durable, économique, solidarité et familles, fiscalité, développement humain, administration générale, cabinet et direction générale des services.

Estelle Gasnet