29.09.2017

Que font les soldats envoyés à bord du BPC du Tonnerre ?

Plusieurs centaines de soldats ont été envoyés à Saint-Martin pour assurer des missions précises de reconstruction.

Plusieurs conteneurs de couleur vert kaki sont installés. Sur certains il est écrit « menuiserie », sur d’autres « plomberie ». Chaque conteneur est un véritable atelier. Les hommes du 19e régiment du génie de Besançon s’affairent à la reconstruction de Saint-Martin. La reconstruction d’urgence de sites ou de bâtiments qui va permettre à certaines activités, économiques ou non, de redémarrer rapidement.

Parti de Toulon, le 19e régiment du génie de Besançon est arrivé dimanche dernier avec le BPC Tonnerre. «À son bord [ont été] embarqués des militaires et des moyens des trois armées et des services des armées, mais aussi des personnes des différentes administrations engagées dans les opérations de secours. Au total, ce sont plus de 500 hommes et femmes et plus de 1000 tonnes de matériels, dont 116 véhicules et engins des forces armées», rapporte la marine nationale.

Les militaires peuvent ainsi travailler en toute autonomie. Ils doivent rester à Saint-Martin quelques semaines. Ici, c’est une mission classique pour les trois cents militaires dépêchés. Ils ont l’habitude d’être envoyés sur des opérations de reconstruction, principalement dans des zones de guerre. Par exemple l’adjudant Yves (il est interdit de mentionner le nom des soldats dans les médias, ndlr) a récemment effectué un séjour de deux mois à Djibouti. L’an passé il était au Liban. Le 19e régiment avait aussi été envoyé au Mali en 2013 pour la construction en urgence d’un site pouvant accueillir l’état-major et le poste de commandement.

Ces militaires sont particuliers dans le sens où ils sont menuisier, plombier, etc.  «Nous avons chacun un savoir-faire, moi par exemple je suis dans le bâtiment», explique l’adjudant Yves. Mais en insistant sur un point : «nous sommes avant tout des soldats. Nous sommes des soldats avec des spécialités».

À Saint-Martin, les opérations à effectuer ont été établies par l’autorité préfectorale. C’est ce que l’on appelle un «plan de charges». Lorsque le Tonnerre est parti de Toulon, «c’était un peu flou» mais rapidement la mission s’est définie pour que, à leur arrivée, les soldats puissent commencer à travailler immédiatement.

Il ne s’agit pas pour eux de tout reconstruire. Uniquement de remettre en état certains sites bien précis afin que la vie reprenne un cours normal le plus tôt possible. Il est essentiel de faire gagner du temps à l’île car les entreprises locales, elles-mêmes sinistrées, ne peuvent pas le faire. Elles prendront le relai ensuite. «Notre but est de ne pas les concurrencer et notre devoir est d’y veiller», assure la sous-préfète Adeline Savy en charge de la communication, dépêchée à Saint-Martin et chargée de mission sur la gestion de crise au ministère des affaires sociales et de la santé.

L’une des priorités donnée est notamment la remise en état des écoles pour pouvoir accueillir les élèves et les dégager de leurs parents qui vont pouvoir reprendre une activité professionnelle. Il a été aussi acté de construire un nouvel accès à l’écosite à Grandes Cayes.

Parmi les autres sites dits prioritaires, certaines entreprises assurant des services indispensables au public. En revanche, les soldats du 19e régiment du génie de Besançon ne s’emploient pas à l’aménagement des établissements. Il s’agit essentiellement de construire une base solide.

«Nous avons le sentiment qu’il y a une grosse demande mais nous ne pouvons pas répondre à toutes les sollicitations. Nous faisons notre maximum et voulons repartir dans un état d’esprit serein avec le sentiment d’avoir aidé», confient les militaires.

Estelle Gasnet