25.09.2017

Edouard Philippe : « Nous ne pouvons pas envisager la reconstruction à l’identique»

Lors d’une conférence de presse mercredi dernier, le Premier ministre a évoqué la reconstruction de l’île.

Après le passage d’Irma, il avait été estimé que 95 % des constructions de l'île avaient été détruites. «C’est le cas mais à des degrés divers», a précisé le Premier ministre à l’issue du comité interministériel pour la reconstruction de Saint-Martin mercredi dernier. «25 % des habitations ont des dégradations assez légères, 50 % ont des dégâts beaucoup plus lourds mais qui sont jugés réparables et 25 % des constructions ont été touchées de façon irrémédiable et ne pourront pas être réparées», a détaillé Edouard Philippe.

«L’ampleur des dégâts matériels et humains impose que soit posée la nature de la reconstruction et rien ne serait pire que de ne pas tirer les conséquences de cette catastrophe», estime le Premier ministre.

Le gouvernement veut engager des «discussions rapides et intenses» avec les élus de la COM qui a la compétence en matière d’urbanisme «afin que la conformité des documents d’urbanisme avec le plan de prévention des risques naturels élaborés par l’État soit garantie et assurée». Il va s’agir d’un «exercice complexe» selon le chef du gouvernement qui se dit prêt à apporter l’assistance administrative nécessaire. «Mais chacun doit prendre ses responsabilités», considère-t-il. «Nous ne pouvons pas envisager la reconstruction à l’identique de l’île de Saint-Martin sans prendre en compte les éléments connus et les risques avérés auxquels l’île devra faire face les années à venir», martèle-t-il.

Le délégué interministériel en charge de la reconstruction devra organiser «ces discussions » et proposer dans les semaines qui viennent des «solutions administratives fermes pour que la reconstruction des infrastructures et des bâtiments publics soit en accord avec les principes» évoqués par le Premier ministre.

Dans un récent entretien au journal La Croix, le délégué interministériel rapportait que si «l’habitat social ne [s’était] pas effondré car il est contrôlé et surveillé, en revanche, la médiathèque construite en 2014 a été lourdement touchée». Et de préciser : «certaines choses n’ont pas dû être faites dans les règles de l’art.»

Par ailleurs le gouvernement réfléchit à la reconstruction des habitations qui se situent dans la bande des 50 pas géométriques et qui ne respectent pas la loi littoral.

Estelle Gasnet