11.09.2017

L’après Irma : Marie a préféré recommencer sa vie en métropole

Avec son fils, elle a décidé de repartir de zéro.

Marie* avec son fils de onze ans, est partie lundi matin de Saint-Martin. Marie avait ouvert son restaurant il y a tout juste un an. Elle a investi tout son argent. Cinq jours après le passage d’Irma, elle a tout perdu de même que sa maison et a décidé de repartir à zéro mais de métropole. Grâce à des informations obtenues par des amis, elle a appris qu’elle pouvait aller à l’aéroport de Grand Case pour prendre un avion pour la Guadeloupe et de là partir pour Paris.

Accompagnée de ses parents, elle est arrivée une première fois à l’aéroport. Une trentaine de personnes dont des femmes enceintes et des enfants, attendaient à l’extérieur. Marie apprend que seules les femmes et les enfants de moins de deux ans  sont autorisés à partir.

Elle assiste alors à une scène qui va terriblement la choquer. «Une femme avec deux enfants –deux et dix ans - se voient refuser d’embarquer car elle a un enfant de dix ans. Au gamin, on lui demande soit de dire à sa mère de ne pas partir, soit de la laisser partir», raconte la mère de Marie. «L’enfant ici n’avait pas de famille, son père était en métropole. Au final après que tous les gens autour se soient révoltés, la mère et ses deux enfants sont partis».

À 19 heures, on dit aux gens qu’il n’y a plus d’avions qui vont décoller. Il est proposé aux personnes de soit passer la nuit à l’aéroport, soit de rentrer chez elles par leurs propres moyens. Marie et son fils seront reconduits par un homme qui a aidé d’autres personnes.

Deux jours plus tard, Marie retourne à l’aéroport. L’organisation est meilleure. Tout le monde est autorisé à partir gratuitement pour la Guadeloupe. Mais de Pointe-à-Pitre, il faut acheter un billet, aucun vol gratuit pour Paris n’est proposé. Marie parviendra à en acheter deux pour 500 euros.

* le prénom a été changé

 

Estelle Gasnet