31.08.2017

Kasa Mapou, une auberge éco-responsable

[CONCOURS DE L’INNOVATION] Katell Ollivier et Simon Suppa, travaillent à la création de la première auberge éco-responsable de l’île, à Grand Case.

Initiative Saint Martin Active organise la troisième édition du concours de l’innovation. Partenaire de l’événement, SoualigaPost.com présente chaque jour l’un des candidats.

Depuis déjà dix-huit mois, Katell Ollivier et Simon Suppa, travaillent à la création de la première auberge éco-responsable de l’île, à Grand Case. Leur projet s’inscrit dans l’air du temps, celui d’une prise de conscience citoyenne et écologique. Il s’ajoute aux six autres en lice pour le concours de l’innovation organisé par Initiative Saint Martin Active.

«L’idée est de proposer une alternative aux locations entre particuliers et aux hôtels de luxe», avance Simon Suppa titulaire d’un master du tourisme de l'hôtellerie et des loisirs. « Nous ciblons également les clubs de sport et les associations des île voisines : nous souhaitons encourager les échanges sportifs inter-îles et être leur maison d’accueil » ajoute Katell Ollivier.

En plus de proposer une solution d’hébergement abordable, les deux associés misent sur la création et l’entretien du lien social. « Au delà d'être le premier hébergement éco-responsable de l'île, nous serions innovants dans nos services : mise en place d’un centre de troc (prêter un service à raclette contre une heure de cours d’anglais par exemple), de réparation d’objets divers, cours de jardinage…Nous voulons être un lieu d’échanges de connaissances, de  compétences mais aussi d’objets. Échanger, réparer, donner une seconde vie et apprendre par la même occasion » dévoilent-ils.

Ils aimeraient aussi intégrer la population locale et ont déjà entamé les démarches nécessaires à l’embauche d’un jeune apprenti en cuisine. Ils tentent également de faire participer la section menuiserie du lycée professionnel à la confection du mobilier en palettes et bois de récup’. Diplômée d’un master 1 en management commercial complété par un master 2 en communication et ressources humaines, Katell Ollivier a effectué l’ensemble de ses études supérieures en alternance et croit beaucoup en l’apprentissage.

Composée de quatre chambres doubles et de trois dortoirs, la Kasa Mapou devrait compter 32 lits et s’enrichir d’un potager pour alimenter au moins 20% de son bar/restaurant, d’une laverie, d’un espace chill, d’une aire de jeux pour les enfants et d’un terrain de pétanque. Le tout, autour d’un arbre appelé Mapou, qu’ils ont décidé de prendre pour emblème.

Les deux amis se sont portés acquéreur d’un bail commercial pour un bâtiment de 230 m2 à Grand Case situé sur un terrain de 1020m2 à côté de l’église, en face de l’accès public à la plage. Leur ambition première est de rendre le site le plus écologique possible. La priorité est d’installer une station d’assainissement ce qui a un coût considérable : « On pourrait faire une simple fosse, fait remarquer Simon Suppa, mais on souhaite faire vivre ce projet sans abîmer plus l’île qu’elle ne l’est déjà et nous assurer de la propreté de l’eau que l’on rejette ». Le bâtiment est équipé d’une citerne sous la maison pour récupérer l’eau de pluie. « Nous sommes obligés de proposer l’eau de ville à nos clients pour les douches etc, mais pouvons utiliser celle de la citerne pour les toilettes, les machines à laver » précise Katell Ollivier. S’ils avaient imaginé investir dans des panneaux solaires, ils sont finalement obligés d’y renoncer pour le moment car cela représenterait la moitié de leur budget total. « Dans l’immédiat nous utiliserons des ampoules à basse consommation et des lampes solaires afin de sensibiliser le public » prévoit Simon Suppa. Les deux associés ont réussi à constituer un apport grâce à la solidarité de leurs familles respectives, et obtenu des prêts bancaires et d’Initiative Saint Martin Active, mais leur budget n’était pas tout à fait bouclé. Ils ont alors lancé en janvier 2017 une campagne de crowfunding sur la plateforme Bulb in Town grâce à laquelle ils ont récolté 13 810 euros.

 

 

 

 

Fanny Fontan