01.01.2016

Eaux usées : une station de traitement nouvelle génération à Quartier d'Orléans

«La STEP vétuste de Quartier d'Orléans fait l'objet d'un contentieux européen». Cela n'est un secret pour personne et figure sur de nombreux documents officiels. La France est en effet sommée de mettre aux normes cette STEP à Saint-Martin, comme elle l'est aussi avec de nombreuses autres stations ailleurs sur le territoire. Cet ouvrage construit en 1983 n'est absolument plus aux normes et n'est plus adapté aux besoins. 50 % des effluents qui y arrivent ne sont en effet pas traités et se jettent directement dans l'Etang aux Poissons. «Il était prévu pour recevoir 450 mètres cubes et aujourd'hui il en reçoit le double, parfois plus en haute saison touristique», fait remarquer Louis Fleming, élu de la COM et président de l'établissement des eaux et de l'assainissement de Saint-Martin (EEASM) en charge du dossier.

Construire une nouvelle station de traitement des eaux usées (STEU)– à noter qu'on ne dit plus station d'épuration (STEP) – est une priorité affichée depuis des années mais il manquait les financements à l'EEASM pour la concrétiser. Après avoir sollicité les fonds européens via le Feder à hauteur de 10,4 M€, l'Etat via le Contrat de développement 2014/2020 (0,8M€), l'Office départemental de l'eau et des milieux aquatiques (1,5 M€) et la COM (0,8 M€), l'EEASM est donc aujourd'hui en capacité de lancer ce projet d'un coût total de 13,5 M€*. La nouvelle station sera située sur un terrain jouxtant celui où se trouve l'actuelle STEP.

«UNE PORTE OUVERTE VERS UN MILIEU NATUREL REMARQUABLE»

La cérémonie de pose de la première pierre a eu lieu en fin de matinée en présence notamment de la présidente Aline Hanson, Louis Fleming, Emmanuel Effantin, représentant de l'Etat, du président de la Réserve naturelle, du Premier ministre de Sint Maarten ainsi que des entreprises participant au chantier. «C'est le résultat concret de la politique de développement durable de la Collectivité», a commenté Aline Hanson. Louis Fleming a insisté sur le caractère environnemental du futur ouvrage. «La proximité urbaine nous a contraints à un effort architectural provoquant une réflexion sur une intégration qui se veut à l’échelle humaine à la fois dans son accès et dans sa perspective en rapport avec l’étang aux poissons, d'où un espace de promenade pour les habitants, d’accès à la zone humide pour des petites embarcations. Cette infrastructure est une porte ouverte vers un milieu naturel remarquable : mangroves, espèces d’oiseaux, poissons et crustacés...», a-t-il souligné. L'ensemble des bâtiments seront couverts et abriteront les équipements. «Les zones sensibles seront désodorisées et insonorisées», a précisé Louis Fleming.

«L'ASPECT PÉDAGOGIQUE» DU PROJET

De son côté, Emmanuel Effantin a souhaité en outre souligné «l'aspect pédagogique» du projet visant à «éduquer la population à la problématique du traitement des eaux». En effet, «la station de type Organica sera couverte de plantes et aura l'aspect d'un jardin botanique. Un espace public extérieur sera créé avec un promontoire. Et contrairement aux installations traditionnelles, celle-ci deviendra un lieu de visite», peut-on lire dans la plaquette de présentation réalisée par MSE Caraïbes.

UNE CAPACITE DE 18 000 EH À LONG TERME

La future station de traitement des eaux usées de Quartier d'Orléans sera opérationnelle fin 2017 selon le calendrier. Elle traitera les eaux de Quartier d'Orléans, Mont Vernon, Chevrise, Baie orientale et Cul de Sac. Le système de traitement retenu est celui des boues activées. La STEU aura une capacité à long terme de 18 000 équivalents habitants (EH). A court terme, la nouvelle STEU permettra d'éviter le rejet d'une charge équivalente à au moins 4 100 EH et de 2 700 EH d'ici à 2030.

* Depuis l'avis de marché de travaux pour la conception-réalisation de cette STEU publié en mars 2015, le coût du projet a augmenté d'un million d'euro et la répartition des financements a changé. En effet, selon l'avis, le Feder devait abonder à hauteur de 5,7 M€ (contre 10,4 M aujourd'hui), l'Etat à hauteur de 4,9 M €, la COM de 0,4 M€ et l'Onema et de 1,5 M€.

Estelle Gasnet