07.08.2017

Sherron Brooks : le basket professionnel pour ambition

Sherron Brooks, 15 ans, intègrera le pôle Outre-mer de Basket en Martinique à la rentrée prochaine.

« À quatre ans et demi, lorsqu’il a touché son premier ballon, il m’a dit : ‘maman, je vais être joueur de basket professionnel' » se souvient Nadicka David. Aujourd’hui, Sherron Brooks, son fils, a quinze ans. À la rentrée, il intègrera le pôle pôle Outre-mer de Basketball de la Martinique, en classe de première.

« Ce pôle représente pour moi un début de haut niveau. Je vais continuer à bosser pour intégrer un centre de formation afin de devenir professionnel » confie l’adolescent. Il rêve de suivre les pas de son idole, le célèbre joueur des Lakers Kobe Bryant, et de jouer un jour en NBA. Passionné, il s’entraîne tous les jours, même pendant les vacances. « Je m’entraîne le matin, et parfois le soir. Je vais swé, sur le terrain de la médiathèque. » Ses points forts ? Les dribbles et les passes, c’est pourquoi il joue comme meneur.

Le jeune homme a commencé sa passion sur les terrains de basket du périscolaire de Saint-Martin, avant d’intégrer le club Aya Green Hill, puis les Killer Bees de Quartier d’Orléans. Après avoir participé à plusieurs camps d’entraînement en métropole, notamment celui de Tony Parker, il a été repéré par les sélections de Martinique en U13, puis de Guyane en U15. Il doit être en Martinique le 28 août pour une semaine d’entraînement intense avant sa rentrée au pôle Outre-mer. Malgré son jeune âge et son attachement à sa famille, partir loin de son île ne lui fait pas si peur. Même s’il ne rentrera qu’aux vacances de Noël puis d’été. Il s’est en effet habitué à vivre loin des siens. Il a rejoint le pôle espoir basket en Guadeloupe en 2015 (CREPS Antilles Guyane) où il a parfait son apprentissage et effectué sa seconde.

En plus de ses talents de basketteur, Sherron est un excellent élève. Il a d’ailleurs sauté une classe, le CM1. Modeste, il commente : « on ne va pas dire excellent, mais je suis là quoi ». Il confesse s’être un peu relâché cette année et avoir perdu un point de moyenne générale : « je me suis concentré sur le sport même si je sais que ce n’est pas la chose à faire ». Réservé, il oublie de mentionner qu’il joue également de la basse, même s’il a dû arrêter il y a deux ans pour se consacrer au basket. Malgré ses modestes moyens, Nadicka David a voulu offrir à ses enfants une éducation complète.

Bien que le parcours de Sherron fasse la fierté de sa famille, il constitue tout de même un sacrifice psychologique (du fait de la distance) et financier. Intégrer le pôle a un coût. « L’école est payante. Il faut payer l’internat et participer au niveau du pôle, notamment parce que l’équipe va voyager en métropole pour des détections et des tournois. » explique la maman de Sherron. C’est pourquoi le conseil exécutif de la collectivité de Saint-Martin lui a accordé une subvention exceptionnelle de 6000 €.

Fanny Fontan