02.08.2017

« Améliorer l’accompagnement de la détresse sociale »

Saint-Martin et Saint-Barthélemy accueilleront pour la première fois à la rentrée un intervenant social de gendarmerie.

Les policiers et les gendarmes doivent souvent répondre à des actes relevant davantage d’une intervention sociale que d’une mission de sécurité publique. C’est pourquoi un poste d’intervenant social de gendarmerie (ISG) va être expérimenté sur le territoire de la collectivité. « Un ISG est un personnel civil doté d’un profil d’assistant social et qui va être amené à prendre en compte toutes les détresses sociales auxquelles sont confrontés les gendarmes quotidiennement » explique Sébastien Manzoni. La création de ce poste est une victoire pour le commandant de la gendarmerie des îles du Nord qui porte ce projet depuis un an avec Dominique Blanchard, délégué du préfet à la politique de la ville, et l’accompagnement de la COM. « L’idée est d’avoir un trait d‘union entre les gendarmes et l’ensemble des services sociaux (pôle social de la COM, milieu associatif…)», ajoute le commandant.

Dans le cadre de la politique de la ville et des actions actées dans le contrat de ville 2015-2020, la collectivité s’est engagée dans le renforcement de la sécurité et de la lutte contre la délinquance. Le Conseil exécutif a donné son autorisation pour qu’une convention visant à poser le cadre de ce dispositif soit signée entre la collectivité, l’état, la gendarmerie et l’association sélectionnée, à titre expérimental, pour une durée d’un an. L’association « Les Liaisons Dangereuses » a été identifiée en tant que structure porteuse de cette action. Elle va ainsi pouvoir faire profiter l’ISG de son expertise et de son réseau.

La publication de l’offre d’emploi est imminente. Le FIPD (fonds ministériel de prévention de la délinquance) et la COM se partagent le financement de ce poste évalué à 42 800€ par an (respectivement 22 800 et 20 000€). La convention devrait être signée début septembre. Dans l’idéal, la mission devrait commencer quelques jours plus tard et consister en l’accueil, l’écoute et la prise en charge de premier niveau de la personne reçue afin de l’orienter vers les services compétents.

Le ministère de l’Intérieur met à disposition la logistique et le bureau, qui devrait se situer à La Savane. L’ISG a vocation à y assurer des permanences en plus de sa présence quotidienne sur le terrain. En se faisant le porte-parole de la situation sociale de l’île, l’ISG permettra aux gendarmes d’en avoir un diagnostic plus précis. Et ainsi prévenir et réduire notamment, les situations de violences intrafamiliales. « Les gendarmes ne sont pas là que pour arrêter les gens mais incarnent un service public qui essaie de porter à l’attention des autorités les détresses sociales afin d’améliorer l’existant en matière d’accompagnement et de traitement. » avance le commandant Sébastien Manzoni.

En France métropolitaine, le premier intervenant social a été mis en place au commissariat de Limoges en 1991. Le dispositif s'est développé ensuite dans quelques départements innovants, notamment en territoire urbain et périurbain grâce aux crédits de la politique de la ville puis au Fond interministériel de prévention de la délinquance (FIPD). « Au 31 mai 2015, on comptait 241 postes d’intervenants sociaux, même si 17 départements en étaient encore dépourvus » rapporte l’Association Nationale d'Intervention Sociale en Commissariat et Gendarmerie. Les missions des intervenants sociaux en police et gendarmerie ont été définies par une circulaire du 21 décembre 2006 instaurant un « cadre de référence des intervenants sociaux dans les commissariats de police et unités de gendarmerie»

Normalement, un ISG intervient à l’échelle d’un département. « Mais là il y en aura un juste pour Saint-Martin, et dans une moindre mesure, pour Saint-Barthélemy » se réjouit le commandant.

Fanny Fontan
1 commentaire

Commentaires

On en avait besoin. Bravo, les gendarmes !!!! La détresse sociale est énorme à Saint Martin. Elle est identique dans certaines banlieues de France. Mais la grosse différence, c'est qu'à Saint Martin, contrairement à partout ailleurs, les moyens humains et matériels sont INEXISTANTS ! Ces moyens manquants se reportent sur les autorités et les profs. Il faut beaucoup plus de moyens pour Saint Martin.