14.07.2017

Un 14 juillet «chargé de symboles »

«Si vous me voyez ému, devant vous ce matin, c’est que ce 14 juillet est particulièrement chargé de symboles à mes yeux. D’abord, parce qu’il est le premier que je célèbre en tant que président de la Collectivité. Mais aussi bien sûr, parce que ce 14 juillet est le témoin d’une décennie d’un Saint-Martin devenue Collectivité d’outremer», a déclaré Daniel Gibbs en préambule de son discours à l’occasion du 14 juillet.

En effet ce 14 juillet ou « Bastille Day » comme on a coutume de dire ici, marquait aussi les dix ans de la Collectivité. C’est ainsi que chaque intervenant au pupitre, Daniel Gibbs, le sénateur, la députée et la préfète, ont souhaité évoquer les deux événements. Toutefois, nous reviendrons sur la seconde partie de leur discours sur les dix ans de la COM dans un autre article.

Ce vendredi, les festivités du 14 juillet ont débuté par une messe puis par le dépôt de gerbes dans les jardins de la COM parée de bleu, blanc et rouge. Ensuite s’est déroulé le traditionnel défilé. La population a ainsi pu admirer les gendarmes, les sapeurs pompiers, les scouts, the Boys brigade, les majorettes et de jeunes danseuses en robe traditionnelle.

Les représentants politiques de Sint Maarten et d’Anguilla avaient comme chaque année accepté l’invitation de la COM ; leur présence a été très appréciée par les autorités locales.

Chelsea Jhigai, la présidente du conseil territorial des jeunes, a inauguré la cérémonie des discours. Elle a rappelé les valeurs de la République et a eu quelques mots pour Aline Hanson décédée le 29 juin. Elle a confié aux adultes que «les jeunes avaient besoin de modèles à suivre».

Au pupitre lui a succédé Daniel Gibbs qui avait articulé son premier discours en deux parties ; la première était accès sur les valeurs républicaines, la seconde était davantage politique.

Il a tenu à «rendre hommage à tous les bénévoles du milieu associatif de l’île et celles et ceux qui donnent de leur énergie, de leur temps, parfois même au péril de leur vie, au service du bien commun et de la population » en citant les forces de l’ordre, les personnels des écoles et les professionnels de la santé.

Il s’est ensuite adressé aux jeunes, «aux étudiants en devenir, qui quitteront l’île demain pour poursuivre leurs parcours sous d’autres horizons» et leur a lancé un message. «Je souhaite que vous gardiez toujours bien à l’esprit que vous êtes les ambassadeurs de Saint-Martin. Vous êtes notre image hors du territoire, aussi nous attendons que, par votre comportement et par votre travail, vous nous rendiez fiers de vous. Vos familles, vos élus, tous les Saint-Martinois, comptent sur vous», a-t-il déclaré.

Dans sa seconde partie, le président est revenu sur ses premières actions depuis son élection à la COM (volonté de moderniser l’administration, présentation de la stratégie touristique, nettoyage de l’île, lancement d’audits, etc.).

Le sénateur Guillaume Arnell pour qui le 14 juillet doit être «un moment durant lequel nous devons être en communion avec le reste de la nation» et «surtout aujourd’hui avec les Niçois» qui, un an plus tôt, étaient la cible d’un attentat terroriste, a surtout insisté sur le rôle des politiques. «Les crises sociétales, sociales doivent nous interpeller. Et c’est de notre devoir en tant que législateurs, de trouver des solutions, d’innover pour corriger les inégalités de ce monde», conçoit celui qui a profité de l’occasion pour adresser ses félicitations à Claire Javois, élue nouvelle députée de Saint-Martin. «Nous devons faire converger nos efforts afin de travailler au rayonnement de notre île et au bien-être de ceux qui nous ont choisis comme leur serviteur», a-t-il déclaré.

Claire Javois a fêté son premier 14 juillet en tant que députée. «Dans un pays en proie au doute et aux pertes de repères, le rassemblement pour retrouver les trois valeurs républicaines [liberté, égalité, fraternité] est essentiel. Ces trois valeurs constituent le ciment de notre démocratie qui est notre bien le plus précieux», admet celle qui, «dans cet état d’esprit défendra notre belle collectivité ».

Enfin, la préfète Anne Laubiès a rappelé la volonté du gouvernement d'organiser des Assises de l'outre-mer. «C’est le moment de définir ce que nous voulons et de mettre en place un projet en commun», a-t-elle insisté. «Pour être entendu par les ministères et le gouvernement à Paris, il faut chasser en meute. Il faut défendre les mêmes dossiers et parler d’une même voix», a-t-elle déclaré aux politiques locaux.

 

Estelle Gasnet