03.06.2016

Réforme du code : la COM attend ses nouveaux questionnaires

La réforme de l'examen du code de la route entrée en vigueur le 2 mai a fait dégringoler les taux de réussite. A Saint-Martin, elle n'est pas encore appliquée.

L’entrée en vigueur le 2 mai de 1000 nouvelles questions pour l’examen du code de la route a beaucoup déstabilisé les candidats. Les taux de réussite ont en effet dégringolé pour passer nationalement de 70 à 17 %, et carrément de 55 à 2% en Guadeloupe.

Selon un cadre de la DEAL Guadeloupe, «Ce n’est pas le code de la route qui change mais la manière de le faire passer». L’objectif est d'améliorer la sécurité routière en développant la capacité d’analyse des situations. «Avant, on demandait : ‘est-ce que vous avez le droit de ?’, alors qu’aujourd’hui c’est plutôt ‘est-ce que vous le faites ?’», poursuit-il.

A l’origine, cette réforme devait s’appliquer début mars. Mais en février les formateurs des auto-écoles avaient demandé à reculer cette date, en affirmant que leurs élèves ne seraient pas prêts. L’examen du code repose sur 40 questions tirées au sort parmi les 1 000 nouvelles diapositives, qui ont remplacé les 700 précédentes. Mais face aux résultats catastrophiques, la Délégation à la sécurité et à la Circulation routière (DSCR) a pris des mesures correctives pour laisser le temps aux candidats d’approfondir leur préparation à l’épreuve théorique. Ainsi depuis le 10 mai, les questions ayant entraîné les résultats les plus bas sont retirées provisoirement et seront réintroduites progressivement, quitte à être reformulées.

 Pendant ce temps-là à Saint-Martin…

A Saint-Martin, l’examen n’a pas encore changé. «Nous avions commencé à former nos élèves sur les nouvelles questions mais nous sommes revenus aux anciennes en attendant l'application de la réforme» raconte la gérante d’une auto-école de la partie française. En effet, la Collectivité ayant la compétence transport depuis 2012, elle a l'obligation d'appliquer ses propres règles dans ce domaine, même si celles-ci sont les mêmes qu'en métropole. C'est pourquoi elle a dû mettre en place son propre permis de conduire et a pu choisir de supprimer le principe des points. Pour le code de la route, le principe est le même.

La Collectivité a choisi de faire appliquer localement les mêmes règles de circulation qu'en métropole et doit organiser le passage de l'examen avec ses propres moyens. Et à ce jour elle attend les nouveaux questionnaires pour l'examen du code, «qui devraient être opérationnels prochainement», nous affirme-t-onEtalé généralement sur deux jours avec deux sessions par jour, l’examen du code à Saint-Martin compte environ 100 candidats par mois.

Enfin, si le titre de permis de conduire délivré par la COM de Saint-Martin est un titre français et est valable partout où le permis national est valable, il semblerait que la portée du code passé à Saint-Martin ne soit pas si grande. Selon nos sources, si un candidat a obtenu son code en partie française, il doit impérativement passer la conduite ici également s'il veut valider l'ensemble de l'examen et obtenir son permis de conduire. S'il obtient son code et veut passer la conduite ailleurs, il devra repasser le code car le système national (métropole + DOM) ne reconnaît pas (encore) la base de données du système de Saint-Martin.

 

Fanny Fontan